Dix ans après le forum de l’industrie organisé par l’ancien ministre en charge du secteur, Abdelhamid Temmar, l’Algérie s’apprête à organiser à nouveau un grand rassemblement similaire, a-t-on appris de source sûre.
Le Forum de l’industrie algérienne était annoncé pour début février au Centre international de conférence mais il a été reporté à mars prochain, a-t-on appris.
Selon toute vraisemblance, il aura lieu après la tripartite de mars prochain qui prévoit aussi dans son ordre du jour des thèmes liés à l’industrie notamment le climat des affaires et le foncier. Les autres dossiers seront abordés en profondeur lors du forum.
Même le thème de la rencontre a été retenu. Il s’agit de se pencher sur les «Perspectives industrielles» et ce en présence de plus de 2.000 chefs d’entreprise, des responsables politiques, des experts économiques et des organismes étatiques aux côtés des organisations patronales.
En termes de perspectives économiques et industrielles, il s’agit surtout de poursuivre la réflexion sur les moyens de mener l’Algérie à récupérer des pans entiers de son industrie après que cette branche a été donnée pour morte dès le début des années 2000. Ciment, véhicules, acier, agroalimentaire, habillement et bâtiment sont autant de domaines que le pays veut développer afin de contribuer à la croissance économique, résorber le chômage et réduire les importations tout en en contribuant renflouer les cases de l’Etat à travers la fiscalité.
La grande question qui se pose est de savoir si l’Etat a les moyens de mettre à exécution sa politique prônée notamment en 2014 avec l’adoption du plan d’action du gouvernement du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, par le Parlement.
Le ministre de l’Industrie, Abdesslam Bouchouareb, est actuellement chargé des destinées du secteur et il n’a pas hésité de tracer un tableau reluisant dans ce domaine, et ce en décembre dernier. Il veut alors placer l’année 2017 sous le signe de ce qu’il considère comme «une véritable relance du secteur industriel, portée notamment par des filières stratégiques qui devraient contribuer à la diversification de l’économie ». Il veut même faire de ce vecteur «une priorité absolue des pouvoirs publics». Il devra faire vite s’il veut réaliser cet objectif car on ne sait pas de quel gouvernement accouchera la prochaine élection législative comme on ne sait pas si cette priorité ne va pas être remisée dans les placards.
En tout état de cause, le ministre s’enorgueillit du fait que « les filières automobile, du ciment et des mines ont été les principaux secteurs ayant connu un certain dynamisme couplé à l’amélioration et la modernisation du cadre juridique régissant l’investissement ».
Le ministère a même publié un document intitulé Bilan du Secteur de l’Industrie et des Mines Année 2016 : l’année 2016 amorce la relance des filières stratégiques, dans lequel il détaille les filières à encourager.
Il considère que « dans le cadre de sa politique des filières, visant à bâtir le tissu industriel autour de branches productives et structurantes, l’Algérie mise, entre autres, sur la filière mécanique et automobile en créant une plateforme de production et de sous-traitance permettant de réduire les importations, d’une part, et de créer de la richesse et des postes d’emplois de l’autre part».
Le ciment et les mines sont aussi cités. Parallèlement à la concrétisation de ces projets, le ministère de l’Industrie a modifié le code des investissements pour le rendre stable et promouvoir les investissements directs étrangers (IDE). La loi relative à la petite et moyenne entreprise (PME) a subi, elle aussi, des modifications pour mieux appuyer et soutenir cette catégorie d’entreprises et développer une plateforme de sous-traitance.