Dix jours après sa disparition, on ne dispose toujours pas d’informations précises sur le sort de l’écrivain franco-algérien,Boualem Sansal.
Selon son avocat, François Zimeray, mandaté par la maison d’édition française Gallimard, il devait être présenté hier lundi, devant le procureur de la république à Alger, mais cette présentation n’a visiblement pas eu lieu.
Arrêté le 16 novembre à l’aéroport d’Alger en provenance de France, Boualem Sansal n’a pas donné signe de vie depuis. Aucune information ne filtrait sur son sort, ni le lieu où il se trouve, encore moins les faits que lui sont reprochés.
Selon la télévision algérienne, l’auteur du « serment des barbares » fait face à de lourdes accusations, dont « atteinte à l’intégrité territoriale », en référence sans doute à des déclarations à un média de l’extrême droite « frontières » où il remettait en cause les frontières algériennes.
Invité lundi par la chaine BFM TV, son avocat a déclaré qu’il recevait des « informations contradictoires » d’Alger. Zimeray avait précédemment déclaré qu’il n’avait « aucune nouvelle précise » à communiquer.
Vendredi dernier, l’agence de presse algérienne APS avait confirmé « l’arrestation » de l’écrivain, sans préciser de date ni des procédures prises à son encontre.
Déterminé à faire valoir à son client ses droits, notamment ceux d’avoir une défense, Zimeray n’a pas exclu de recourir aux instances onusiennes. « Nous activerons les procédures spéciales des Nations unies auprès du haut-commissariat des droits de l’homme », a affirmé l’avocat. « J’espère ne pas avoir besoin de recourir à ses extrémités », a-t-il toutefois ajouté.
Dans le même sillage, il estime qu’il faut « rester dans le cadre procédural algérien ». « C’est pour ça que j’attends avec impatience qu’une équipe de défense algérienne de confrères, avec qui je pourrais me mettre en rapport, soit constituée et c’est pour ça que je suis en relation avec le bâtonnier d’Alger », a poursuivi Me Zimeray.
Depuis la révélation de l’affaire, l’arrestation de Sansal a provoqué un tollé sur la toile, beaucoup l’ayant accusé de « haute trahison ». Ils lui reprochent notamment de reprendre le récit marocain selon lequel le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.
D’autres, en revanche, notamment parmi les défenseurs des droits humains, condamnent l’arrestation de l’écrivain « pour des propos ». Ils trouvent que « l’arrestation d’un écrivain pour ses opinions porte atteinte aux libertés fondamentales ».
En France, particulièrement au sein de l’extrême droite, beaucoup ont apporté leur soutien à Sansal et appelé le Président Macron qui s’est dit « préoccupé » et de tout entreprendre afin d’obtenir sa libération.