« La CE devrait réviser en nette hausse ses prévisions de croissance 2017 », prédisent les économistes de Société générale, qui s’attendent toutefois à ce que la Commission souligne aussi les risque de dérive importante des finances publiques en Belgique, en France, en Italie et au Portugal.
Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé jeudi en début de séance, l’une des plus chargées du trimestre en matière de publications de résultats de sociétés, une avalanche qui empêche les marchés actions du continent de profiter de l’élan donné par Wall Street et de la progression des indices asiatiques.
À Paris, le CAC 40 perd 0,15% à 5.463,41 points après une heure d’échanges. À Francfort, le Dax cède 0,1% et Londres, le FTSE 100 recule de 0,14%. L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,14%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,07% et le Stoxx 600 de 0,15%.
Si la baisse des cours des métaux de base (-1,34% pour le cuivre, -3,5% pour le nickel pèse sur le secteur des matières premières (-1,29%), le compartiment bancaire affiche la plus forte progression sectorielle en Europe, son indice Stoxx de référence prenant 0,5% . Il profite entre autres des annonces jugées rassurantes d’UniCredit (+2,26%) sur sa solvabilité et de Commerzbank (+2,60%) sur sa rentabilité. Banca , la sixième banque d’Italie, bondit quant à elle de 11,36% après avoir exclu un appel au marché.
Egalement entouré, l’assureur néerlandais Aegon (+5,57%) profite d’un bénéfice trimestriel en hausse de 20% et supérieur au consensus. La journée est nettement moins favorable aux industrielles: le géant allemand Siemens SIEGn.DE perd 2,72%, ses résultats trimestriels ressortant en baisse et inférieurs aux attentes, et le spécialiste danois de l’éolien Vestas décroche de 17,55% après avoir abaissé ses objectifs.
A Paris, PSA cède 2,24% après la présentation du plan de redressement d’Opel/Vauxhall, sans réelle surprise.
A la hausse, Engie (+0,88%) affiche la meilleure performance du CAC 40 après ses trimestriels et la vente de la branche amont de son activité GNL à Total (+0,15%).
Juste derrière, Vinci (+0,77%) est porté par le relèvement de la recommandation de JPMorgan, à « surpondérer » contre « neutre ». L’intermédiaire voit notamment d’un bon oeil la possibilité d’une montée de Vinci au capital d’ADP , qui prend de son côté 3,26% en profitant d’informations de presse sur une éventuelle privatisation prochaine de l’exploitant aéroportuaire, en dépit du démenti apporté par l’Agence des participations de l’Etat.
La CE devrait relever ses prévisions de croissance
Si l’actualité des sociétés est particulièrement riche, la journée est animée également sur le front macroéconomique: en Allemagne, l’excédent commercial a augmenté en septembre, les importations diminuant davantage que les exportations et en France, l’indicateur du climat des affaires dans l’industrie est ressorti au plus haut depuis avril 2011, ce qui amène la Banque de France à prévoir une croissance de 0,5% au quatrième trimestre.
Ce chiffre est de bon augure pour les nouvelles prévisions économiques que la Commission européenne doit dévoiler à 10h00 GMT. « La CE devrait réviser en nette hausse ses prévisions de croissance 2017 », prédisent les économistes de Société générale, qui s’attendent toutefois à ce que la Commission souligne aussi les risque de dérive importante des finances publiques en Belgique, en France, en Italie et au Portugal.
En attendant, les rendements des emprunts d’Etat européens restent proches des plus bas de deux mois touchés ces derniers jours dans le sillage du repli de ceux des Treasuries.
Sur le marché des devises, le dollar cède un peu de terrain face à l’euro et davantage face au yen, la devise japonaise profitant du repli de la Bourse de Tokyo: l’indice Nikkei, après avoir gagné jusqu’à 2% en séance, a fini en repli de 0,2%.
Le marché pétrolier se stabilise, autour de 56,90 dollars pour le Brent et 63,50 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, après sa baisse de la veille, certains intervenants jugeant que la phase de hausse qui a permis au Brent de prendre plus de 40% depuis juillet pourrait toucher à sa fin.
Les intervenants attendent désormais la réunion ministérielle de l’Opep, dans trois semaines à Vienne, qui semble partie pour prolonger en 2018 l’accord d’encadrement de la production en vigueur depuis le début de l’année.