Depuis l’instauration du confinement partiel et le couvre-feu dans plusieurs villes du pays, pour lutter contre la propagation de la pandémie Covid-19, les autorités ont interdit l’ouverture de tous les commerces, à l’exception des pharmacies et des alimentations générale (Superettes et supermarchés) et autres commerce vitaux. Les magasins de vente d’habillements et chaussures, fermés depuis deux mois subissent une crise sans précédent.
La situation financière ne cesse de dégrader de plus en plus, d’autant plus que le confinement partiel coïncide avec le mois de ramadan, période à laquelle les enseignes réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaire annuel.
Contacté par Maghreb Emergent, Djamel Ramoul, Directeur général de « Footland », une chaîne de magasins de chaussures qui représente six marques internationales en Algérie, dont deux franchises (Clarks et Skechers), avoue que son entreprise a « subi une perte d’environ 20% en deux mois de confinement ». Surtout que la vente de chaussures « réalise ses meilleurs résultats de vente annuels durant le mois de ramadan et au printemps ».
« Notre plan de charge n’est pas à l’arrê te et nous n’avons reçu aucune aide de l’Etat », indique Djamel Ramoul, qui ne manquera pas de souligner les charges qui pèsent sur son entreprise ( plus de 60 millions de DA de loyer), ainsi que la situation précaires de ses collaborateurs, passés au chômage partiel et dont il faut, néanmoins, payer les salaires. »
Le spectre de la domiciliation bancaire
L’obligation de la domiciliation bancaire, instaurée en 2017, par la Banque d’Algérie, contraint les importateurs et exportateur à constituer « une couverture financière auprès de la banque domiciliataire, représentant 120% de la valeur de l’opération d’importation, et ce, au moins trente jours avant la date de l’expédition de la marchandise » . Une procédure vient mettre son grain de sel à la crise. Certains importateurs se trouvent entre le marteau de la « fermeture des magasins » et l’enclume des « fonds bloqués » dans les banques. s’ajoute à cela la problématique des marchandises en attente de dédouanement dans les ports.
C’est le cas de Footland. « Cette mesure nous a mis dans une situation très compliquée, vue qu’on ne peut pas récupérer nos fonds domiciliés sans dédouaner notre marchandise », regrette Djamel Ramoul. « Actuellement nous avons 15 containers de marchandises bloqués au port et nous ne nous pouvons pas les débloquer », déclaré le DG de Footland.
En cas de déconfinement ?
Pour le patron de l’enseigne de chaussures, l’entreprise est « prête pour assurer la sécurité sanitaire de ses clients en cas d’un éventuel déconfinement ». « Nous avons déjà acheté des masque (30 000 unités) et du gel hydroalcoolique pour sécuriser nos collaborateurs et nos clients. On a aussi des chaussettes à usage unique prévus pour les essayages ». « Par contre, nous ne nous pourrons pas satisfaire les clients dans le cas d’une sur nos magasins, tel que nous avons l’habitude de le voir durant la dernière semaine du mois sacré. Nous préférons attendre ».
Pour ce qui est de la vente en ligne, Djamel Ramoul dira que son enseigne à mis en place son site internet, mais les ventes restent timides, à cause de la faible déploiement de ce système en Algérie ». « Nous rencontrons souvent un problème des retours de marchandises de la part des clients.» A-t-il remarqué.