Les heurts qui, selon un bilan officiel, ont également fait plus de 25 blessés, ont éclaté devant un stade du nord-est du Caire. Des supporters du club de football de Zamalek ont tenté de rentrer de force dans l’enceinte du stade pour assister à la première rencontre du championnat de première division ouverte au public depuis 2012.
Vingt-deux personnes ont été tuées dimanche soir lors de heurts opposant au Caire la police à des supporters du club de football Zamalek avant un match, les violences liées aux football les plus meurtrières depuis 2012. Les heurts qui, selon un bilan officiel, ont également fait plus de 25 blessés, ont éclaté devant un stade du nord-est du Caire. Des supporters du club de football de Zamalek ont tenté de rentrer de force dans l’enceinte du stade pour assister à la première rencontre du championnat de première division ouverte au public depuis 2012.
La rencontre programmée contre le club d’Enbi se déroulait devant du public, et non à huis clos comme cela a été le cas pour la plupart des matches en Egypte depuis des violences meurtrières dans un stade à Port-Saïd en 2012. Pour la rencontre de dimanche, le nombre de supporters autorisés à entrer dans le stade était limité à 10 000, mais « la foule à l’extérieur a rapidement dépassé ce chiffre et a tenté de prendre d’assaut les portes du stade et d’escalader les murs », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Des supporters membres du groupe des Ultra White Knight, dépourvus de ticket, ont tenté d’entrer de force pour assister au match, a indiqué la police.
Le championnat suspendu
Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser, et les supporters ont tiré des feux d’artifices, selon la police et des témoins. « Il y avait une voiture de police en feu », et la police a effectué « des tirs de chevrotine et des gaz lacrymogènes » a indiqué un témoin à l’AFP, précisant que « les gens se sont enfuis dans le désert » pour échapper aux heurts.
En réaction aux violences, le gouvernement a décidé de suspendre le championnat jusqu’à « une date qui sera décidée ultérieurement », selon un communiqué du bureau du premier ministre Ibrahim Mahlab. Et la fédération égyptienne de Football a rétabli une interdiction pour le public d’assister aux matches, qui avait été partiellement levée en décembre par les autorités. Malgré la gravité de la situation, la rencontre a eu lieu, ce qui a aggravé la colère des supporters. A l’extérieur de la morgue au Caire les proches des victimes se sont rassemblées pour tenter d’identifier un membre de leur famille.
74 morts en 2012
En décembre, les autorités égyptiennes avaient décidé d’autoriser le retour en nombre limité des spectateurs pour certains matches de son championnat de première division de football, à l’occasion du début de la phase retour du championnat qui a démarré dimanche. La Fédération égyptienne avait précisé que cette réouverture des stades au public serait encadrée : seuls 10 000 spectateurs autorisés à assister aux rencontres jouées dans les principaux stades, au Caire et à Alexandrie, et seuls 5 000 dans les autres enceintes du pays.
Seuls les matches opposant deux des six principales équipes du pays, dont Zamalek, continuent de se jouer huis clos, avait alors expliqué un responsable du ministère de l’Intérieur cité par l’agence officielle Mena. A Port-Saïd en février 2012, à l’issue d’une rencontre remportée par le club local d’Al-Masry sur le célèbre club cairote Al-Ahly, des supporteurs d’Al-Masry s’en étaient pris à ceux de l’équipe adverse, provoquant des violences qui avaient fait 74 morts et des centaines de blessés. Depuis cette catastrophe, le ministère de l’Intérieur n’autorisait qu’un nombre restreint de spectateurs à assister aux matches joués par les clubs égyptiens dans le cadre des compétitions continentales ainsi qu’aux matches de l’équipe nationale.