Amnesty International n’a pas été clémente avec le Maroc dans son rapport annuel sur les droits de l’homme dans le monde présenté mercredi 22 févier.
L’organisation a consacré quatre pages complètes à l’évaluation de la situation des droits humains au Maroc et au Sahara occidental. Pour Amnesty, les autorités marocaines sont coupables d’atteintes graves aux droits de la personne humaine. Des atteintes qui n’ont épargné aucun droit ou liberté. Les promesses des hautes autorités marocaines de faire des progrès en matière du respect et la promotion des droits humaines ne sont jamais traduites en actes concrets sur le terrain, regrette Amnesty.
« Des restrictions continuaient de peser sur la liberté d’expression, d’association et de réunion. Les autorités ont poursuivi des journalistes et dispersé par la force des manifestations. Les femmes faisaient l’objet de discriminations dans la législation et dans la pratique », peut-on lire dans le rapport. Ce dernier ajoute : « La loi sanctionnait toujours pénalement les relations sexuelles consenties entre personnes de même sexe. Les tribunaux ont prononcé des condamnations à mort; aucune exécution n’a eu lieu ».
Pour appuyer ses critiques, la plus importante organisation de défense des droits de l’homme dans le monde cite des noms et des faits concrets de violation des droits de l’homme. « Les autorités marocaine ont poursuivi des journalistes et des détracteurs du gouvernement qui n’avaient fait qu’exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression. Parmi eux figurait Ali Anouzla », indique AI. Elle ajoute : « les autorités marocaine ont bloqué l’enregistrement officiel de plusieurs organisations de défense des droits humains, notamment des branches locales de l’Association marocaine des droits humains, de Freedom Now et de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains ».
La situation reste critique au Sahara occidental
Au cours de 2016, la situation des droits de l’homme n’a pas connu d’amélioration dans les territoires sahraouis occupés, déplore Amnesty. Des militants pour l’indépendance du Sahara occidental et de militants syndicalistes ont fait objet de poursuites et de mauvais traitements, indique la même source qui dénonce les campagnes d’expulsion de journalistes étrangers territoires marocains. En outre, elle réclame une enquête indépendante pour faire la lumière sur le décès en prison du Brahim Saika, militant de la Coordination des chômeurs sahraouis à Guelmim, arrêté alors qu’il quittait son domicile pour participer à une manifestation pacifique en vue de réclamer des emplois.