Le tribunal de Koléa a décidé ce lundi de durcir les conditions de contrôle judiciaire pour Karim Tabbou.
Selon des sources proches du dossier, l’opposant et militant politique est désormais interdit de publier des « commentaires politiques » sur les réseaux sociaux, de participer aux débats politiques, notamment ceux diffusées par une chaine émettant depuis l’étranger, de se livrer à l’activisme politique et de quitter le périmètre de sa daïra de résidence.
Ces interdictions lui ont été signifiés par le juge d’instruction, selon ces sources. Alors qu’il devait signer comme d’habitude sur le registre du contrôle judiciaire, Karim Tabbou a été surpris d’apprendre qu’il devait être auditionné le même jour par le juge d’instruction.
Dans un communiqué publié durant la journée, sa défense avait indiqué que le leader politique s’était présenté ce lundi matin à la caserne de la sécurité intérieure de Daly Ibrahim, conformément à ses obligations de contrôle judiciaire imposées par le juge d’instruction du tribunal de Koléa. Cependant, et contre toute attente, il a été conduit au tribunal de Koléa sans aucune explication. « Initialement, les avocats avaient été informés par messages que son audition était prévue pour le 20 août. Cependant, le 19 août à 12h24, un nouvel avis a été communiqué, indiquant que l’audition avait été avancée au même jour à 15h00 » avait fait savoir le comité de défense dont l’avocate Fetta Sadat. Une décision qualifiée d’ «illégale et d’injustifiée ».
« Le transfert de Tabbou devant le juge d’instruction, alors qu’il n’est pas en détention et le fait qu’il a respecté les obligations du contrôle judiciaire, représente une grave atteinte aux libertés individuelles et une violation de ses droits, y compris le droit à une défense adéquate ». « Cette situation est d’autant plus préoccupante en période de vacances judiciaires », avait ajouté le comité.
Selon nos sources, il est reproché notamment à Karim Tabbou ses postes publiés chaque lundi sur son compte Facebook, ses interventions médiatiques et sa signature du récent appel de personnalités pour le boycott de l’élection.
A noter qu’un cafouillage a entouré cette audition, certains avocats ayant annoncé auparavant la mise sous mandat de dépôt de Karim Tabbou avant d’apporter un démenti en début de soirée.