Le secteur de l’éducation nationale continue à vivre une véritable tension, notamment après la répression réservée aux enseignants grévistes hier mercredi 12 février 2025.
En effet, les enseignants de plusieurs établissements notamment à la wilaya d’Oran, ont boycotté le travail ce jeudi 13 février 2025, en solidarité avec leurs collègues brutalisés lors des rassemblements de contestation organisés mercredi dans plusieurs wilayas.
Plusieurs enseignants et membres de syndicats du secteur ont été arrêtés lors de la manifestation contre le nouveau statut particulier et le régime indemnitaire.
À Alger, plusieurs membres du bureau national du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), ainsi que le secrétaire général du Conseil des lycéens d’Algérie (CLA), Zoubir Rouina, ont été interpellés. Selon des sources syndicales, ces enseignants ont été relâchés dans la soirée après avoir signé des procès-verbaux.
À Oran, une vidéo montrant un groupe d’enseignants à l’intérieur d’un fourgon de police a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Selon le témoignage de l’un des enseignants arrêtés, la police aurait fait usage de tasers contre les manifestants. Il avait également affirmé que les forces de l’ordre ont eu recours à des insultes pour disperser le rassemblement. Ces enseignants ont également été relâchés par la police de la wilaya d’Oran.
Malgré cette répression, les syndicats ne semblent pas être prêts à faire marche arrière. Le CNAPESTE, un des initiateurs de la grève cyclique de deux jours par semaine entamée le 11 février, vient d’annoncer une grève générale les 17 et 18 février 2025 avec des rassemblements de contestation devant les directions de l’éducations des wilayas de ; Tizi Ouzou, Oran, Constantine et Laghouat le 18 février.
De son côté, le bureau de Tizi Ouzou du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), a quant à lui, décidé de tenir une grève de trois jours, à savoir, les 17, 18 et 19 février 2025 et l’organisation d’un rassemblement de protestation le 19 février devant la direction de l’éducation de la wilaya de Tizi Ouzou pour lever des revendications nationales et locales.
A rappeler que 4 syndicats avaient annoncé une grève de deux jours par semaine, à compter du 11 février, en réaction aux décrets récemment publiés concernant le statut particulier et le régime indemnitaire du secteur. Les enseignants réclament une révision en profondeur du statut, avec des ajustements liés aux catégories, missions, sanctions et promotions. Ils exigent également une revalorisation des primes et indemnités, ainsi qu’une application rétroactive du nouveau régime indemnitaire à partir de janvier 2024.
Face à cette mobilisation persistante et à la répression qui l’accompagne, les syndicats restent déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
D’ailleurs, le mouvement a été maintenu malgré les récente décisions du Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, de réduire de 3 ans l’âge de la retraite au profit de tous les enseignants du secteur de l’Education, dans tous les cycles.