La grève cyclique du secteur de l’éducation, exigeant la révision du statut et du régime indemnitaire, initiée par plusieurs syndicats, a commencé ce mardi 11 février 2025. Contacté par Maghreb Emergent, le porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), Messaoud Boudiba, a confirmé que la grève a été largement suivie sur le territoire national et dans les trois niveaux ; primaire, moyen et secondaire.
En effet, Messaoud Boudiba a confirmé que les premiers chiffres indiquent un taux de suivi de la grève nationale de 90 % dans les lycées, 75 % dans les collèges et entre 50 % et 60 % dans les écoles primaires.
À noter que quatre syndicats de l’éducation avaient annoncé une grève cyclique de deux jours chaque semaine à partir de ce 11 février, pour protester contre les décrets récemment publiés concernant le statut particulier et le régime indemnitaire relatif au secteur.
En plus du CNAPESTE, le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), le Conseil des Enseignants des Lycées Algériens (CELA), et l’Organisation algérienne des professeurs de l’éducation (Madjal), ont décidé d’accompagner leur grève cyclique de rassemblements devant les directions de l’éducation de chaque wilaya à compter de demain, mercredi 12 février.
Ce mouvement de contestation est maintenu malgré les récentes décisions du Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné, lors de la réunion du Conseil des ministres, dimanche, de réduire de trois ans l’âge de la retraite au profit de tous les enseignants du secteur de l’Education, dans tous les cycles.
Plusieurs revendications à l’appui
Les protestataires revendiquent la révision du nouveau statut particulier et du régime indemnitaire, en mettant l’accent sur plusieurs aspects tels que les « catégories, missions, fautes professionnelles, sanctions et promotions ». Ils demandent également une révision du régime indemnitaire visant à augmenter les primes et indemnités, tout en introduisant de nouvelles primes. De plus, ils exigent que le nouveau statut et le régime indemnitaire soient appliqués de manière rétroactive à partir de janvier 2024.
De son côté, le Syndicat national autonome des travailleurs de l’éducation (SATEF), a annulé son rassemblement de protestation prévu pour demain, mercredi 12 février, devant l’annexe du ministère de l’Éducation à Alger. Il a décidé de se limiter à des rassemblements devant les directions wilaya, dans le cadre de l’intersyndicale du secteur.
Selon le syndicat, la décision d’annuler le rassemblement national est survenue après le traitement réservé aux directeurs des établissements éducatifs lors de leur dernier rassemblement, où « ils ont été violentés et plusieurs d’entre eux arrêtés ».
Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Sadaoui, avait reçu, samedi, le secrétaire général du SATEF. Ce dernier a alors déclaré que son organisation n’a pas pris connaissance des décisions de Tebboune lors de la rencontre avec le ministre.
« Nous avons pris connaissance de ces décisions dans la presse nationale et sur les réseaux sociaux, mais elles ne nous ont pas été communiquées lors de notre rencontre avec le ministre. C’est pourquoi nous adopterons le principe du « prendre et revendiquer » et nous poursuivrons notre lutte jusqu’à la satisfaction de toutes nos revendications », a-t-il martelé dans une récente déclaration à Maghreb Emergent.