Le pouvoir peine à convaincre sur la fiabilité de sa feuille de route de sortie de crise qui consiste en l’organisation des élections présidentielles le 12 décembre prochain.
Tout porte à croire que le scrutin du 12 décembre, décidé par le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah et le chef de l’état major de l’ANP Ahmed Gaid Salah, ne pourra avoir lieu. La raison ? Plusieurs indicateurs de taille font de l’organisation d’une élection présidentielle dans le contexte actuel une impossibilité.
Le premier élément qui de l’organisation du scrutin du 12 décembre une impossibilité est sans doute la liste des personnalités, de formations politiques et d’organisations de la société civile qui rejette la démarche du pouvoir réel. Cette liste s’allonge quotidiennement.
En effet, aux partis de l’Alternative démocratique hostiles à l’élection à l’organisation de toute élection avant le départ du régime s’ajoutent plus de 10 organisations syndicales, un nombre important d’associations et de personnalités politiques de grande envergure à l’image d’Ahmed Benbitour, Mouloud Hamrouche, Ahmed Taleb Ibrahimi, Abdelaziz Rahabi, Mustapha Bouchachi et autres. Toutes ces personnalités se démarquent de la voie suivie par les décideurs du moment, pour sortir le pays de la crise.
Le deuxième élément est l’absence de candidats de poids à cette course électorale qui s’annonce froide. A l’exception de l’ex-chef du gouvernement Ali Benflis et du président Front Moustaqbel Abdelaziz Belaid, aucun nom connu sur la scène politique nationale ne figure sur la liste des candidats à la candidature pour les élections présidentielles. La quasi-totalité des 60 personnes qui ont retiré les formulaires de parrainage sont des anonymes.
Le troisième élément qui fait de l’organisation d’une présidentielle avant la fin de l’année en cours est lié à la mobilisation populaire. L’annonce de coup force électoral par le chef de l’état et le chef de l’état major de l’ANP n’a fait que grandir les foules qui sortent chaque vendredi et mardi.
La mobilisation grandiose enregistrée dans 40 wilayas vendredi dernier est la preuve tangible que la majorité absolue des Algériens n’adhère pas à la feuille de route de sortie de crise tracée par le régime sans réelle concertation avec la classe politique.
Le dernier élément qui renforce les doutes sur la possibilité de maintenir le rendez-vous du 12 décembre est la sortie des présidents d’APC à Bejaia, Tizi Ouzou dans quelques autres wilayas. Ces derniers annoncent leur refus de mobiliser le personnel des communes dans l’opération électorale commençant par la révision du corps électoral.Il sera difficile voire impossible pour les walis ainsi qu’à l’Autorité nationale d’organisation et de surveillance des élections d’accomplir sa mission sans la collaboration des maires.