La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a annoncé ce samedi après-midi, son retrait et celui de son parti de l’élection présidentielle anticipée, prévue pour le 7 septembre prochain.
En effet, Louisa Hanoune se retire de la course présidentielle en expliquant les raisons de cette décision. « Notre décision de participer était dictée par le devoir. Mais des conditions politiques ont été mises en place pour nous exclure de la Présidentielle. C’est pourquoi, le Bureau politique du PT a décidé de ne pas participer à toute l’opération électorale. C’est-à-dire, nous allons arrêter la collecte des signatures, comme nous n’allons pas participer à la campagne électorale et à l’opération du vote », a-t-elle déclaré.
D’après elle, l’opération électorale n’a pas été préparée. C’est une « campagne de collecte des parrainages des électeurs infernale et chaotique, la pire depuis 1999, établissant l’échec total du dispositif numérique administratif et d’organisation mis en œuvre sans expérimentation ni préparation préalable au niveau des APC et des bureaux de l’ANIE, excluant des centaines de milliers de citoyens de l’exercice de leurs droits politiques » a souligné la Chef du parti notant que c’est un problème éminemment politique et non pas technique.
« Il s’agit là d’un problème éminemment politique et non pas technique, d’une gravité sans précédent et qui avec la programmation de la campagne électorale à la mi-août transformera un scrutin très important censé marquer une rupture avec les pratiques du passé en une simple formalité aggravant la défiance et le désengagement populaires exprimés à travers une abstention sans précédent depuis la présidentielle de 2019 », a indiqué Louisa Hanoune.
« Nos plaintes n’ont pas trouvé d’échos auprès de l’ANIE et des autorités, censées corriger ces dysfonctionnements » s’est plainte Louisa Hanoune, avant d’accuser « nous avons enregistré et débattu d’un certain nombre d’éléments politiques graves, vérifiés centralement et au niveau local nous ciblant directement, intervenus depuis l’annonce de notre décision de prendre part au scrutin du 7 septembre. Les informations en notre possession et les faits recensés, établissent l’existence d’une intention avérée de nous exclure du scrutin, et donc de la confiscation de notre liberté de candidature, ce qui par la même piétine le droit du peuple de choisir librement entre les programmes ».
Le PT « continuera à combattre pour le rétablissement des droits et libertés et l’instauration d’une véritable démocratie », a promis la première responsable du parti qui avait annoncé officiellement sa candidature le mois mai 2024.
Une candidature qui aurait été la quatrième pour Hannoune
Cette candidature aurait été la quatrième dans le parcours politique de Louisa Hanoune. En 2004, elle est arrivée seconde derrière le défunt Abdelaziz Bouteflika. Elle fut la première femme dans le monde arabe à se présenter à une élection présidentielle. Pourfendeuse des politique économiques libérales des gouvernements qui se sont succédés, elle a longtemps défendu la cause des travailleurs et celle des femmes.
En avril 2019, dans la foulée du Hirak, elle a été emprisonnée à Blida en compagnie des généraux Toufik et Tartag ainsi que Said Bouteflika. Accusée entre autres de « complot contre l’autorité de l’Etat », la cheffe du Parti des travailleurs, a été condamnée à trois ans de prison, dont neuf mois ferme en février 2020. Elle sera acquittée après un pourvoi en cassation.