Si la production pétrolière US a doublé en l’espace d’une décennie, dépassant 10 millions de barils/jour début février 2018, c’est grâce au pétrole de schiste dont la production a crû de 400% en l’espace de sept ans tandis que celle des puits conventionnels, elle, est restée stable depuis dix ans autour de 5 millions de barils par jour.
Début février 2018, pour la première fois depuis 1970, la production pétrolière américaine a dépassé 10 millions de barils par jour (mbj), indiquent les chiffres de l’Energy Information Administration (EIA).
Selon les prévisions de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), la production US augmentera encore davantage à l’avenir pour atteindre, en moyenne, 10,3 mb/j en 2018 et 10,9 mb/j en 2019, ce qui fera gravir aux Etats-Unis les échelons du classement mondial des producteurs de brut la plaçant en deuxième position devant l’Arabie Saoudite et derrière le plus grand producteur mondial, la Russie.
Si la production pétrolière US a doublé en l’espace d’une décennie, dépassant 10 millions de barils/jour début février 2018, c’est grâce au pétrole de schiste, dont la production a crû de 400% en l’espace de sept ans tandis que celle des puits conventionnels est, elle, stable depuis dix ans autour de 5 mbj. Autrement dit, la moitié de la production pétrolière américaine actuellement est non conventionnelle.
L’augmentation de la production US de pétrole de schiste, expliquent les spécialistes en questions énergétiques, a connu cette importante croissance grâce à la facilité avec laquelle les permis de prospection d’exploitation sont accordés mais aussi aux nouvelles techniques utilisées dans les forages. L’amélioration de ces techniques est à l’origine d’une baisse considérable des coûts. Ainsi, le prix de revient des plateformes en production, indique l’agence Rystad Energy, est passé de plus de 70 dollars par baril en 2013 à moins de 40 dollars en 2017. Elle a été presque divisée par deux.
Le dynamisme de la production américaine de pétrole de schiste, indique Alan Mudie de Société Générale Private Banking, est la seule explication au maintien des stocks mondiaux de brut à des niveaux élevés (2,91 milliards de barils selon l’EIA, soit 62 jours de demande de pétrole, contre 57 jours il y a cinq ans), et ce, en dépit de l’abaissement par l’Opep et ses partenaires (Russie, etc.) de leur production et du recul des volumes de brut extraits par des producteurs moyens comme le Venezuela. Cet expert rappelle que depuis les premières négociations OPEP-non-OPEP à Alger (septembre 2016), la production US a progressé de 1,5 mb/j, soit presque l’entièreté des baisses de production décidées par cette organisation et ses partenaires.