Environ 1000 salariés de l’usine Renault Algérie de Oued Tlelat, à Oran, ont organisé mardi un sit-in de protestation, dans l’enceinte de l’entreprise, afin d’exprimer leur refus quant à la politique économique et sociale menée actuellement par leur direction.
En effet, Renault Algérie Production a mis en place un plan social pour ses 1200 employés de l’usine sise à Oued Tlelat (wilaya d’Oran) qui est à l’arrêt depuis plusieurs mois en raison de la suspension de l’importation des kits CKD/SKD destinés au montage de véhicules.
Suite à deux « rounds » successifs de chômage technique, la direction du groupe a décidé de manière unilatérale selon des syndicalistes, le 31 août dernier, de prolonger cette procédure d’un mois supplémentaire, tout en annonçant le licenciement de plus de 180 contractuels.
D’autre part, les salariés de la marque aux losanges ont appelé l’administration à examiner l’avenir du personnel et de l’usine. Celle-ci, selon plusieurs sources, prévoirait une reprise de la production vers la fin de l’année, si toutefois, la direction valide le nouveau cahier des charges.
Au niveau mondial, le constructeur automobile français a subi au premier semestre 2020 la perte nette la plus lourde de son histoire
Tout va mal chez Renault depuis le départ de son emblématique P-DG, Carlos Ghosn, suite à ses péripéties avec la justice japonaise. Le groupe a essuyé de très lourdes pertes depuis le début de la crise sanitaire. Le manque à gagner s’élève, selon les chiffres du groupe, à 7,3 milliards d’euros, en partie plombé par les difficultés de son partenaire japonais Nissan (4,8 milliards d’euros), alors qu’il affichait l’an passé à pareille époque un bénéfice net de 790 millions d’euros
Déjà en difficulté avant la pandémie de coronavirus, Renault avait annoncé fin mai 15 000 suppressions d’emplois dans le monde dont 4600 en France. Le groupe a également indiqué qu’il renonçait à toute prévision de résultat financier pour 2020 face aux incertitudes sanitaires. Mais le constructeur souffre aussi de surcapacités de production au niveau mondial, et a donc été particulièrement frappé par la chute du marché, indique la presse française.
Cependant, côté bourse, les choses ont l’air d’aller mieux. Après avoir dévissé au CAC40, en juillet, avec comme point d’orgue des pertes sur cinq séances à près de 20%, le titre a repris du poil de la bête au mois d’août. l’action Renault affichait ce vendredi une hausse de 6,3 % à 24,8 euros.