L’Algérie doit aller progressivement vers la transition énergétique à travers la réalisation de petits dispositifs solaires et éoliens pour alimenter les zones reculées, a recommandé mercredi à Alger un expert des énergies renouvelables, lors d’un séminaire sur la sécurité énergétique, tenu en marge du salon de l’électricité et des énergies renouvelables au palais des expositions des Pins maritimes (Safex).
« Il n’est pas question de penser pour le moment à l’installation d’infrastructures lourdes ou de parcs énormes de photovoltaïque ou d’éolien, mais il faudrait plutôt procéder par de petits projets locaux tels l’installation de petits dispositifs solaires, éoliens ou géothermique pour desservir les zones reculées du grand sud et des hauts plateaux », a préconisé le professeur Harrag Abdelghani, de l’université Ferhat Abbas, de Sétif.
M.Harrag a cité l’expérience de l’Allemagne, leader mondial des énergies renouvelables, qui avait commencé sa transition énergétique avec 1.700 foyers et qui produit actuellement 43% de son électricité à partir des énergies propres.
Mettant en avant l’importance de ces projets dans la décentralisation de l’accès à l’énergie et le développement local des zones d’ombre, cet universitaire a souligné l’impératif pour les pouvoirs publics de procéder à l’installation de ces dispositif dans le court terme.
« De tels projets sont intéressants pour l’Etat du fait qu’ils ne demandent pas un investissement important », a-t-il fait valoir, ajoutant que même la gestion et la maintenance de ces installations incombe aux utilisateurs finaux (particulier ou industriel) ».
Par ailleurs, il a expliqué que les investissements devraient être adaptés aux potentialités spécifiques de chaque région. « Il y a plusieurs sources d’ énergies renouvelables : le solaire, l’éolien, la géothermie qui ne sont pas forcément localisées dans même la région. Aussi, le développement doit obéir à une approche régionale en tenant compte des ressources existantes », a-t-il souligné.
M.Harrag a cité en premier le solaire photovoltaïque rappelant que l’Algérie disposait de l’un des gisements solaires les plus élevés au monde , équivaut à 60 fois la consommation électrique actuelle de l’Union européenne.
Egalement, l’éolien dans le sud mais également dans les hauts plateaux ou des fermes pourraient être installées et connectées au réseau du nord pour une capacité totale de 1à 2 GW.
Il a par ailleurs souligné les potentialités de l’énergie hydroélectrique qui est très mal exploitée en Algerie. « La production d’électricité hydriques des barrage est marginale et ne cesse de baisser du fait du nombre réduit des précipitations et l’évacuation rapide de ces eaux pluviales vers la mer » , a-t-il fait observer .
Quant à l’énergie géothermie, il a parlé de 200 sources chaudes inventoriées dans la partie nord du pays mais qui ne sont pas rentabilisées pour la production de l’énergie.
M.Harrag a souligné que la transition vers l’exploitation des énergies renouvelables et le développement technologique était devenue un objectif pour le gouvernement, ajoutant que cette transition passe également par la rationalisation de la consommation de l’énergie et la promotion de l’efficacité énergétique.
Dans ce contexte, il a rappelé que la consommation nationale d’énergie a dépassé 65,6 Mtep en 2019, soit 36% de la production totale, précisant que 70% de cette énergie est consommée par les ménages et le transport.
Selon ce même intervenant, l’Etat entend réduire cette consommation effrénée notamment à travers la généralisation des fenêtres a double et à triple vitrage, l’étiquetage énergétique des appareils électroménagers et la généralisation de l’utilisation des matériaux de constructions écologiques notamment dans le sud ainsi que les lignes ferroviaire et la promotion des véhicules électrique sur le moyen et le long terme.