La filiale d’Eni Saipem est soupçonnée d’avoir versé des pots-de-vin à l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil à travers un intermédiaire Farid Bedjaoui. Selon le quotidien italien La Repubblica, la compagnie pétrolière italienne Eni et son ex-PDG, Paolo Scaroni seront jugés en décembre 2016 devant un nouveau tribunal milanais après l’annulation par la Cour suprême italienne de leur acquittement.
Une juge d’instruction milanaise, Manuela Squires, a officiellement inculpé l’ancien PDG d’Eni, Paolo Scaroni et sept autres personnes pour « corruption internationale ». C’est ce que rapporte aujourd’hui le quotidien italien La Repubblica qui précise que leur procès commencera le 5 décembre. L’affaire, baptisée « Sonatrach2 » par la presse algérienne, concerne l’obtention en Algérie de contrats de quelque 8 milliards d’euros contre le versement à des responsables algériens de pots-de-vin estimés à près e 200 millions d’euros. Parmi les responsables qui seraient impliqués dans l’affaire, l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil, qui aurait perçu sa « rétribution » par le biais d’un intermédiaire, Farid Bedjaoui.
Pour rappel, Paolo Scaroni, Eni et Antonio Vella, ex-responsable de la multinationale italienne pour l’Afrique e du Nord, avaient été innocentés en octobre 2015 des mêmes chefs d’accusation avant que la Cour suprême italienne le 24 février dernier, n’annule leur acquittement.
Réagissant à cette inculpation, un avocat de Paolo Scaroni, cité par La Repubblica, s’est dit certain que le tribunal devant rejuger l’affaire reconnaîtra l’innocence de son mandant.
Pour rappel, en 2012, le parquet de Milan a diligenté une enquête sur près de 200 millions d’euros de pots-de-vin qui auraient versés entre 2007 et 2009 à des fonctionnaires et hommes politiques algériens, par Saipem, filiale d’Eni.
L’ancien ministre de l’Energie, revenu en Algérie après une longue absence à l’étranger, pourrait être cité officiellement dans le cadre de cette affaire judiciaire, après sa réouverture.
En Algérie, le tribunal criminel près la cour d’Alger a rendu son verdict en février 2016 condamnant 19 accusés dans le cadre du procès dit Sonatrach 1. Parmi les accusés figurait l’ex-PDG du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane qui aura écopé d’une peine de 5 ans de prison avec sursis et 2 millions DA d’amende.
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