Dans un monde où le progrès est étroitement lié au développement technologique, la question du recyclage des déchets électriques et électroniques revêt une importance grandissante du fait de l’explosion de la consommation des produits électroniques au niveau mondial et du rythme accéléré de l’innovation et de la recherche en la matière.
Les derniers chiffres de l’initiative STEP (Initiative pour la résolution du problème mondial des déchets électroniques) sont alarmants. En effet, ”en 2017, ces déchets atteindraient, au plan mondial, 65,4 millions de tonnes, un tiers de plus qu’en 2012.
Selon la même source, le Maroc produit annuellement près de 10.000 tonnes de déchets électroniques, soit 3,7 kg par habitant, avec une progression annuelle se situant autour de 5 à 10 pc à cause d’une demande plus accrue d’équipements électroniques.
Pour Monsef Ben Haddouch, directeur d’IB-R Green Systems-Afrique, le Maroc perd une quantité importante de produits contenus dans ces déchets, mettant en garde contre les problèmes qui peuvent surgir à long terme, du fait du danger que ces déchets pourraient représenter pour la santé publique et les ressources naturelles, face à l’absence de mesures de sécurité et de la prévention lors du traitement de ces déchets.
A cet effet, un accord a été conclu avec le ministère délégué chargé de l’environnement pour donner plus d’importance au traitement des déchets électroniques et l’adoption de dispositions juridiques régissant ce domaine, a indiqué M. Ben Haddouch dans une déclaration à la MAP.
Filiale du groupe Eurazeo, IB-R Green Systems est implantée depuis trois an à Nouaceur et s’est spécialisée, outre le recyclage, dans la vente de matériel et la maintenance. Le recyclage informatique consiste à démonter et récupérer les composants susceptibles d’être réutilisés pour d’autres équipements. Un tel procédé permet de prolonger la durée de vie du matériel jusqu’à 7 ans.
Dans ce contexte, un système de collecte de ces équipements usagés s’avère nécessaire comme une phase cruciale dans le processus de recyclage, d’où l’importance d’initiatives pour la collecte des déchets électroniques et la mise en place de sites de collecte organisée.
Recyclage mode “Green Chip”
Récupérer du matériel informatique en état d’exploitation, le revaloriser et le mettre à la disposition des établissements publics, tel est l’objectif du projet novateur “Green Chip”, exposé au stand de l’INDH lors de la COP 22, tenue à Marrakech en novembre dernier.
Lancé en 2010, “Green Chip” a permis à l’association Al Jisr, porteur du projet, de revaloriser plus de 1.200 ordinateurs qui ont été offerts à des établissements scolaires, en faisant bénéficier 120 jeunes déscolarisés d’une formation en maintenance informatique reconnue par l’Etat et en assurant un traitement éco-responsable de plus de 400 tonnes de déchets.
Dans ce cadre, la loi n°28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination prévoit dans son article 29 que les déchets dangereux ne peuvent être traités en vue de leur élimination ou de leur valorisation que dans des installations spécialisées désignées par l’administration. Aussi, l’article 30 précise que la collecte et le transport des déchets dangereux sont soumis à une autorisation de l’administration.
L’article 83 de la même loi prévoit quant à lui la fixation par voie réglementaire des prescriptions techniques concernant le tri, l’emballage, la collecte, le transport, le stockage, le traitement et l’élimination des déchets.
Les déchets électroniques mal éliminés ou mal recyclés constituent un danger environnemental méconnu dans le monde entier aux conséquences nocives sur la santé, le bien-être et la vie des populations.