SGA « se porte bien et fait confiance à l’Algérie » assure son PDG ,Eric Wormser ,qui était l’invité de Radio M et annonçait hier des bénéfices stabilisés en 2014 à juste 4 milliards de dinars . Sans Compter l’abandon par la maison mère d’une créance historique de plus de 1 milliards de dinars qui viennent s’ajouter au bénéfice réalisé l’année dernière.
Le Président du Directoire de Société Générale Algérie (SGA), n’aime pas beaucoup qu’on parle de l’institution qu’il dirige comme d’une « banque étrangère » « Nous sommes une banque algérienne » insiste- t’il. Et pour preuve , sur les 1400 employés de l’entreprise qui a encore recruté près de 150 personnes l’année dernière, « à peine une dizaine sont des expatriés » . Le capital aussi devient algérien selon Eric Wormser : « Pendant ces derniers 15 ans nous avons réinvesti l’essentiel de nos bénéfices. En 2014, nous avons réinvesti l’intégralité de nos bénéfices dans la société pour accompagner l’économie algérienne. Nos fonds propres aujourd’hui atteignent 26 milliards de dinars pour un apport initial de 10 milliards ».En bon contribuable algérien SGA a également payé plus de 1 milliard de dinars d’impôt sur le bénéfice en 2014 .
Une croissance plus qualitative
La croissance accélérée des dernières années semble aujourd’hui céder la place à une croissance plus « qualitative ». Le nombre d’agences, qui atteint désormais 86 sur l’ensemble du territoire algérien devrait être en hausse ralentie de « 3 ou 4 unités par an au cours des prochaines années ». La collecte de l’épargne des entreprise et des particuliers s’est « stabilisée en 2014 ». Le principal résultat obtenu l’année dernière est la poursuite de l’accroissement des crédits ,annoncés en hausse de près de 10% par Eric Wormser . SGA est surtout la banque des entreprises « En 2014 nous avons un encours de crédits à la clientèle de l’ordre de 125 milliards de dinars. Une part de 80% est consacrée aux entreprises . Sur ces 80%, ce sont 30% qui vont au financement de l’investissement . Il y a une augmentation des prêts aux entreprises, aux PME et aux professionnels » .Pour conforter cette tendance, une dizaine de « centres d’affaires » spécialisés dans l’accompagnement des entreprises se sont substitués aux anciennes agences à vocation généraliste. Les projets d’investissement qui passent par la banque sont surtout localisés dans l’industrie pharmaceutique qui manifeste un « dynamisme particulier » ,mais aussi dans les télécoms , l’agroalimentaire ou encore les matériaux de construction . En revanche les cadres dirigeants de SGA regrettent de « ne pas encore avoir vu beaucoup de projets bancables dans l’industrie touristique ».
Le commerce extérieur est passé en dessous de 20 % des résultats
Au passage ,Eric Wormser confirme, au moins en ce qui concerne sa propre banque ,l’efficacité des mesures adoptées au cours des 2 dernières années par la Banque d’Algérie pour freiner la spécialisation des banques privées dans le financement du commerce d’importation .Dans le cas de SGA, les résultats sont spectaculaires : «. Depuis fin 2013, il y a une réglementation qui plafonne les commissions sur les opérations du commerce extérieur à la fois sur le montant commissions mais aussi sur les transactions. « Il y a 4 ou 5 ans, les commissions, notamment sur le commerce extérieur, représentaient près de 50% de notre produit net bancaire (PNB). En 2013, nous étions à une proportion d’un tiers pour les commissions et deux tiers pour les intérêts sur les prêts. En 2014 il n’y a plus que 20% de notre PNB qui est tiré des commissions .Le DG de SGA pronostique une amplification de cette tendance :« Progressivement, vous allez voir que la part du commerce extérieur dans le PNB des banques, qu’elles soient privées ou publiques, va fortement baisser. Au niveau de la SGA, nous l’avons anticipé depuis bien longtemps. Nous nous sommes orientés vers le financement des entreprises. Notre business model est essentiellement axé sur les entreprises et les particuliers ».
Le crédit à la consommation , possible moteur de croissance en 2016.
Pour l’avenir , Eric Wormser croit beaucoup à la possibilité du développement du partenariat entre banques publiques et privées à l’image de l’opération massive de financement syndiqué dont a bénéficié Djezzy au début de l’année. SGA est d’ailleurs capable dans ce type d’opération , selon son PDG , d’apporter non seulement des fonds prêtables , mais également une « expertise en matière de structuration des crédits ,d’analyse des projets et de mise en pace des financements ».Le crédit aux particuliers n’est pas oublié et le retours du crédit à la consommation pourrait également être un « des moteurs de la croissance en 2016 ».Au même titre que le crédit immobilier ,en hausse de 10 % en 2014, ou encore développement de la monétique et du e-paiement ,domaine dans lequel SGA annonce des initiatives très prochaines .
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