Un logiciel espion israélien nommé Graphite a infiltré les téléphones de 90 personnalités à travers le monde, révèle WhatsApp dans un communiqué. Développé par Paragon Solutions, ce malware a exploité une faille de la messagerie pour voler des données sensibles.
La technique est redoutable dans sa simplicité : un fichier PDF malveillant, disséminé dans des groupes WhatsApp, s’installe sans aucune action de l’utilisateur. Une fois en place, le logiciel donne un accès total aux données personnelles et aux conversations.
Les cibles sont principalement des journalistes d’investigation et des activistes. Francesco Cancellato, directeur du média italien Fanpage.it, fait partie des victimes. Son média venait de publier une enquête sur les dérives racistes du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia. Husam El Gomati, activiste libyen basé en Suède, se trouve également sur la liste.
Derrière ce logiciel, Paragon Solutions entretient le flou. Une source proche de l’entreprise évoque des liens avec “35 gouvernements démocratiques”. Les connexions avec les États-Unis semblent particulièrement solides : un contrat de 2 millions de dollars avec les services de contrôle aux frontières (ICE) en 2024, un rachat récent par un fonds d’investissement américain.
Ce n’est pas la première incursion de ce type. NSO Group, concurrent de Paragon, avait déjà utilisé des techniques similaires avec son logiciel Pegasus. La différence ? Paragon se présente comme proposant des outils “éthiques”.