La Banque d’Algérie annonce la mise en place d’un Comité de réflexion à l’objet d’amender le règlement de change 14/04, en vigueur depuis 2004, et celui de 2002, à l’objet de mettre en place des textes fondamentaux qui doivent ouvrir de nouvelles perspectives à l’export.
Selon le vice-président de l’association national des exportateurs algériens (ANEXAL), Ali Bey Nasri, « il s’agit d’amender tous les articles, dont les articles 02 et 03 notamment qui mettaient sur le même pied d’égalité l’investissement et les bureaux de représentation des entreprises à l’étranger. »
«Les nouvelles dispositions devront nous amener à atteindre l’ambition d’exporter pour 29 milliards de dollars à l’horizon 2030», indique, ce dimanche, M. Nasri lors de son passage dans l’émission « L’invité de la rédaction » de la chaîne 3 de la Radio Algérienne.
Pour y parvenir, explique-t-il, « il est important de lever cette confusion entre le bureau de représentation et l’investissement ». Cette confusion, ajoute l’expert Nasri, est née du fait des représentations à l’étranger des compagnies Air Algérie et CNAN, qui avaient un caractère commercial. « C’est ce qui est anormal, voire un peu exagéré, car, explique-t-il, partout dans le monde, un bureau de liaison n’a pas un caractère commercial. »
Il faut se déployer à l’international, ajoute-t-il, estimant que « le bureau de représentation est un premier pas avant l’investissement. C’est à travers lui qu’on y va, quelque part, on observe, on recrute un personnel dédié à la prospection des marchés et ce n’est qu’en arrivant à maturité qu’on se lancera ensuite dans l’investissement. »
« l’investissement occasionne des transferts importants de devises, mais un bureau de représentation (ou un bureau de liaison) n’a pas un caractère commercial et dont il faut absolument le séparer de l’investissement » , considère le vice-président de l’ANEXAL, expliquant qu’« il y a des entreprises qui ont besoin d’une visibilité si ce n’est qu’à travers ce bureau de liaison, ou un bureau de représentation, à l’image du secteur pharmaceutique qui n’a besoin que d’un délégué médical pour superviser les marchés ».
Concernant l’investissement, l’ANEXAL propose la libre initiative à l’exportateur de disposer de 20% de la valeur totale des exportations pour les utiliser dans le cadre de la promotion de ses activités d’investissement. « Il est clair que l’investissement à l’étranger est devenu impératif si nous voulons développer nos exportations, notamment vers l’Afrique, où on a besoin de construire un réseau commercial, à l’instar des autres pays, comme la Chine », indique l’orateur, insistant sur le fait que « ce sont les entreprises qui sont en mesure de le faire parce qu’elles maîtrisent la création de réseaux pour vendre leurs produits et maitrisant le service après-vente. »
Des banques pour l’accompagnement
Satisfait de l’écoute nécessaire que les invités ont eu lors de cette initiative, liée à la volonté du président de la République et à ses orientations qu’on aille investir, M. Nasri reste optimiste quant à l’issue de cette large consultation autour de la Banque d’Algérie pour la révision de la réglementation en vigueur dans le cadre de cette réflexion, avec les organisations patronales.
Sur le terrain, l’application des orientations du président de la République ont occasionné la création de deux banques à l’étranger, Algeria Bank au Sénégal (ABS) et Union Bank en Mauritanie (UBM), en l’occurrence, avec des orientations d’aller au Cameroun et vers la Côte d’Ivoire. « Ces banques sont tout à fait prêtes à accueillir les entreprises algériennes », assure l’expert.
« Cependant, avise-t-il, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ABS ou l’UBM couvrent les activités des opérateurs économiques, ce sont plutôt ces derniers qui vont y ouvrir des comptes et générer des chiffres d’affaires domiciliés au niveau de ces banques ».
Il faut savoir, dit-il, que cette remise à niveau du règlement 14/04 est nécessaire pour cadrer le rôle de chacun, Etat, banques et des opérateurs économiques, sachant que l’investissement en Afrique n’est pas facile, où il y a une sérieuse concurrence, sans oublier que l’assiette des produits destinés à l’exportation est très limitée.
Et de rappeler qu’« elle repose sur deux conditions : pas d’exportation au détriment de la consommation interne et pas d’exportation de produits subventionnés, excepté trois produits dont l’excédent est avéré, à savoir, les produits miniers, l’huile de soja et le sucre ».