La consultante en monétique, Fettouma Bergheul Cherfi, estime que le « warning » émis par l’Arabie Saoudite à l’égard de l’Algérie, qui n’applique pas les directives du Groupe d’action financière (GAFI), est une occasion pour secouer les acteurs du système monétique pour se mettre à niveau des standard internationaux en matière de traçabilité des flux financiers.
La décision de l’Arabie Saoudite d’inclure l’Algérie dans la liste noire des pays qui ne luttent pas assez contre le blanchiment d’argent et financent le terrorisme implique des « pertes économiques » pour notre pays, rappelle la Consultante en monétique, Mme Fettouma Bergheul Cherfi.
S’exprimant lors de l’émission Entretien de RadioM, la web radio de Maghreb Emergent, Mme Bergheul Cherfi, qui a longtemps travaillé pour le compte de grandes banques françaises sur le blanchiment d’argent et la traçabilité des flux financiers, a expliqué que cette décision bloquera tous les flux d’argent émanant de l’Algérie vers l’Arabie Saoudite.
Selon elle, il faut prendre « très au sérieux » la démarche de l’Arabie Saoudite « parce qu’elle va arrêter des transactions émanant de l’Algérie, que ce soit des commerçants ou de particuliers ou de grandes entreprises ».
Mme Bergheul Cherfi voit en ce « warning » de l’Arabie Saoudite à l’égard de l’Algérie, qui n’applique pas les directives du Groupe d’action financière (GAFI), une occasion « faire bouger les choses dans le domaine de la monétique ».
« Oui, prenons le train qui est en marche »
Le système monétique algérien est très peu développé. Les banques sont frileuses ou, du moins, prudentes quant la généralisation du système des opérations financières dématérialisée. Pourtant, la dématérialisation favorise la traçabilité et la transparence tout en protégeant les données du client par le chiffrement, soutient Mme Bergheul Cherfi.
Pour elle, les banques et les organismes financiers se doivent de mettre à niveau leur système de règlement et de l’adapter aux standards internationaux. Ainsi, « il faut rendre tout le système monétique international », en adoptant les cartes EMV (Eurocard-Mastercard-Visa) qui sont au top des normes de sécurité. Et ce n’est pas trop tard, « on peut prendre le train qui est en marche », dit-elle.
L’argument du manque de culture du citoyen algérien pour les opérations dématérialisées ne convainc pas Mme Bergheul Cherfi. Selon elle, c’est le rôle de la banque et des établissements financiers de « donner l’habitude » à leurs clients pour apprivoiser ce genre d’opérations et les « ramener petit à petit » vers le système monétique.
Extraits vidéo : http://bit.ly/1eJK7JP
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