La situation économique et sociale dans un contexte de chute drastique des revenus pétroliers est très présente dans le message du président Abdelaziz Bouteflika à l’occasion du 1er novembre. Mais elle vient en second plan après la mise en avant d’un défi sécuritaire pour lequel il demande un « front intérieur » solide. Avec une mise en garde contre les « discours populistes » qui ciblent implicitement les contestations sociales, comme celle du mouvement des syndicats autonomes pour la défense de la retraite proportionnelle.
Dans son message à l’occasion de la commémoration du 1er novembre 1954 publié ce lundi 31 octobre en intégralité par l’agence APS, le président Abdelaziz Bouteflika a affirmé que l’Algérie s’est « dotée d’une démocratie authentique » et que le développement économique et social nécessite « un front intérieur solide ».
Le message met en avant le défi de la ‘sécurité du pays, des personnes et des biens, sans laquelle le développement serait entravé, sinon même compromis » et souligne que l’Algérie peut compter sur « les capacités, le professionnalisme et le patriotisme » de l’Armée nationale populaire.
Abdelaziz Bouteflika insiste lourdement sur le fait que le terrorisme est » en expansion dans le monde et dans notre voisinage » et les « trafics d’armes et de drogues notamment, ont atteint un seuil dangereux dans notre sous-région. »
Ce préambule sécuritaire est suivi par une évocation de la situation économique et social où le satisfecit pour la gestion prudente des deux dernières décennies s’accompagne d’une certaine appréhension pour l’avenir avec une mise en garde directe contre les « discours populistes ».
Le chef de l’Etat que l’Algérie fait face « depuis deux années, à une brutale détérioration de ses revenus, comme c’est le cas des autres pays producteurs de pétrole » mais que les mesures qui ont été déjà prises lui permettent de préserver son « indépendance économique ». Il cite à cet effet, le « remboursement anticipé de la dette extérieure et une gestion prudente de nos réserves de change ».
Tout en mettant en exergue les efforts menés durant près de décennie avec des « centaines de milliards de dollars de revenus pétroliers » mobilisés dans des investissements dans les infrastructures, le message présidentiel laisse transparaître une inquiétude pour les années difficiles qui arrivent du fait de la chute drastique des revenus pétroliers.
Partager l’effort lié aux difficultés financières
Le ministre des finances a, pour rappel, souligné que le Fonds de régulation des recettes (FRR) qui servait notamment à combler le déficit sera totalement épuisé en 2017 alors que les réserves de change ont reculé de plus de 22 milliards de dollars depuis le début 2016. Ces réserves s’établissaient à 121,9 milliards de dollars à la fin septembre 2016 contre 144,1 milliards de dollars à fin 2015.
Face à une situation entièrement dépendante des aléas d’une conjoncture pétrolière qui n’incite guère à l’optimisme, le président Abdelaziz Bouteflika en appelle à « une mobilisation nationale pour partager l’effort que nous imposent nos difficultés financières conjoncturelles ».
Il affirme que le redressement de la situation économique et financière « est à notre portée » et que le « nouveau modèle de croissance adopté récemmen » va permettre une mise en valeur plus intense de nos riches potentialités pour » bâtir une économie plus diversifiée » et « pérenniser nos options sociales.
Tout en appelant à l’accélération et à l’approfondissement des « réformes pour la modernisation de la gouvernance, la dynamisation de l’investissement » et à une « efficacité accrue de la dépense publique », le chef de l’Etat insiste sur la « préservation de la paix sociale ». Il demande aux citoyens de « faire preuve de discernement face aux discours populistes ou électoralistes ».