Depuis son introduction par les banques publiques en 2020, la finance islamique en Algérie connaît une croissance significative, avec des dépôts dépassant les 817 milliards de dinars (DA) à fin septembre 2024. C’est ce qu’a révélé Mohand Bouraï, président de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), dans un entretien avec l’APS.
Les produits de la finance islamique ont joué un rôle clé dans le financement de l’économie algérienne. Les dépôts ont atteint plus de 817 milliards de DA depuis 2020, tandis que les financements accordés ont dépassé 437 milliards de DA pour les entreprises et 68 milliards de DA pour les particuliers. Ces chiffres, bien qu’encourageants, ne reflètent qu’une partie de la réalité économique. Une part significative des liquidités continue d’échapper au système bancaire formel, alimentant l’économie informelle.
Actuellement, 12 banques (6 publiques et 6 privées) proposent des produits islamiques innovants, adaptés aux besoins des clients. Ces services sont disponibles à travers 861 fenêtres et agencesréparties sur l’ensemble du territoire national. Selon M. Bouraï, ces établissements ont ouvert 745 574 comptes bancaires conformes aux principes de la finance islamique, un chiffre qui illustre l’engouement des Algériens pour cette alternative financière.
Un pilier de l’inclusion financière
Le président de l’ABEF souligne que cette progression reflète les efforts des pouvoirs publics pour renforcer la finance islamique, considérée comme un levier essentiel pour atteindre l’inclusion financière. « L’évolution positive de cette industrie depuis son lancement est le fruit d’une stratégie volontariste », a-t-il déclaré.
Une dynamique globale dans le secteur bancaire
Par ailleurs, le secteur bancaire algérien affiche une performance globale remarquable. Les banques nationales ont accordé, au premier semestre 2024, des crédits dépassant 13 000 milliards de DA pour les secteurs public et privé. Le réseau d’agences bancaires a également été renforcé, atteignant 1 735 agences.
Le secteur du paiement électronique n’est pas en reste. Plus de 4,5 millions de transactions ont été enregistrées pour une valeur de près de 36 milliards de DA, tandis que les paiements par Internet ont dépassé 14,8 millions de transactions pour un montant de 39 milliards de DA à octobre 2024. Le nombre de cartes bancaires en circulation a quant à lui franchi la barre des 19,4 millions d’unités.