L’accès au foncier industriel demeure un souci majeur pour les investisseurs. Les efforts fournis par les pouvoirs publics, ces dernières années, pour répondre à la demande des porteurs de projets n’ont pas permis de répondre à la demande en matière de foncier.
La dernière réunion tenue lundi, par le président de la République Abdelmadjid Tebboune avec les responsables concernés directement par la gestion du foncier industriel témoigne de la persistance de cette difficulté. Les hautes autorités du pays sont à la recherche de nouvelles solutions pour répondre à la demande des investisseurs.
Les zones industrielles existantes sont pratiquement saturées, notamment celles situées au nord du pays. L’espoir de résoudre ce problème avec la réception de nouvelles zones industrielles à Bejaia, Sétif, Boumerdes , Tlemcen et autres s’est vite évaporé. Et pour cause : les lots disponibles ne peuvent répondre à toute la demande. Parfois, les demandes sont quatre fois supérieures au nombre de ceux disponibles. C’est le cas de la nouvelle zone industrielle d’El Kseur dans la wilaya de Bejaia. Des centaines de porteurs de projets ont exprimé leur volonté d’avoir des lots dans cette zone en vue d’y installer des projets industriels. Des demandes trop importantes par rapport à l’offre.
Une demande qui dépasse l’offre
Selon nos sources, les demandes dépassent largement les 400 pour une zone industrielle qui s’étale sur 170 hectares seulement. Submergée par les demandes, la commission chargée d’étude des dossiers a donné des réponses défavorables à des dizaines d’investisseurs. C’est le cas d’un chef d’entreprise souhaitant construire une usine de fabrication d’équipements pour la médecine dentaire. Déçu par la suite réservée à sa demande, il compte chercher des lots dans d’autres wilayas.
Le découpage des lots est un problème qui suscite la colère des investisseurs. Pratiquement, aucun investisseur sélectionné n’a pu obtenir la superficie souhaitée. À titre d’exemple, une célèbre entreprise de fabrication d’équipements pour les pâtisseries, les cafés et les restaurants, a obtenu deux lots sur trois demandés. Ainsi, l’entreprise doit revoir tout son plan d’investissement.
Un autre investisseur basé à Bejaia a déposé une demande pour la construction d’une grande usine spécialisée dans la fabrication d’emballage. Il n’a pas pu également obtenir la superficie nécessaire pour la concrétisation de son projet. Une situation qui le pousse à chercher de nouvelles opportunités dans une wilaya voisine.
À Sétif, la situation n’est pas meilleure. Les investisseurs se plaignent de l’indisponibilité des terrains destinés à l’industrie. Comme à Bejaia, la demande dépasse largement l’offre, ce qui pousse les investisseurs à des solutions alternatives. En effet, des investisseurs ont acquis des terrains auprès des particuliers, notamment à Ain Azal, pour en faire des parcs industriels. Une opération de régularisation de ces derniers est en cours.
Rencontrés lors du dernier salon de l’export organisé à Sétif, des investisseurs de cette wilaya affirment que l’accès au foncier demeure un souci majeur pour eux. Ils réclament le déclassement en urgence des terrains agricoles à faible rendement pour les affecter à l’investissement.