L’investiture jeudi 11 mai 2017 de la sénatrice de Paris Leila Aïchi à la 9e circonscription des Français à l’étranger sous la bannière « En Marche ! » ne passe pas… au Maroc.
Depuis l’annonce de l’investiture de Leila Aïcha, c’est le branle-bas de combat au Maroc où les politiciens et des personnalités s’offusquent en raison des positions qualifiées de « pro-Polisario » de cette écologiste d’origine algérienne.
Les médias marocains présentent, sous un angle accusateur, le fait que la sénatrice ait organisé en 2013 un colloque, parrainé par le Sénat français, sur le Sahara Occidental, à Paris. Leila Aïchi avait critiqué à cette occasion un « alignement de la France sur les positions du Maroc malgré les graves violations des droits de l’Homme constatées par les ONG humanitaires ».
Lors de ce colloque, cette militante s’est également alarmée sur l’indifférence internationale sur le sort réservé au peuple sahraoui ». « Aujourd’hui, les Saharaouis sont privés du droit d’administrer leur propre terre. Prenons garde que, par désespoir, l’extrémisme ne l’emporte si aucune solution légitime n’est trouvée, et que le Sahara ne se transforme en un nouveau nord Mali », estimait-elle.
Des associations dénoncent, la presse se déchaîne
Les cercles pro-marocains en France se mobilisent. Le « Cercle Eugène Delacroix », une association regroupant des élus de la France pour « l’amitié entre (ce pays) et le Maroc » a qualifié l’investiture de Leila Aïchi à la tête de la 9e circonscription des Français à l’étranger de « faute morale ».
L’association, citée par plusieurs médias marocains, s’est dit « choquée » d’apprendre cette nouvelle, affirmant que la sénatrice écologiste « n’a eu de cesse d’entretenir des relations de connivence avec le Polisario ».
Said Laatiris, maire-adjoint de la commune française de Grigny, d’origine marocaine, a qualifié cette nouvelle « d’inadmissible ».
Les médias marocains, eux, sont « en marche » contre le mouvement « En marche » et dénoncent un « couac » ou un « cafouillage inadmissible ».
Les collaborateurs de Aïchi répliquent
Si Leila Aïchi conserve le silence sur cette polémique, ses proches collaborateurs ont rejeté les « charges » évoquées par les médias marocains.
Le journal marocain Tel Quel cite des » collaborateurs de Leila Aïchi » qui « réfutent clairement l’étiquette « pro-polisario » qui a immédiatement été accolée à la candidate aux législatives. Selon eux, la « sénatrice française a une ligne égale avec tous les pays. C’est ça aussi la démocratie ».
Leila Aichi est « extrêmement critique sur la politique des pays voisins du Maroc au Maghreb ou en Afrique et elle n’a jamais eu un mot contre le Maroc, ni contre son peuple, ni contre son roi », ont-ils fait remarquer.
Selon eux, les commentaires suscités au Maroc par sa candidature sont « l’œuvre d’extrémistes qui n’aident pas à résoudre les problèmes ».