Emmanuel Macron, candidat d’En Marche à l’élection présidentielle française, a déclaré dimanche qu’il entendait, s’il accédait à l’Elysée en mai, clarifier les relations entre la France et le Qatar et l’Arabie saoudite et mettre fin aux accords « favorisant » Doha.
L’ex-ministre de l’Economie, qui fait la course en tête dans les intentions de vote pour le premier tour à égalité avec Marine Le Pen, avait indiqué mardi, lors du débat télévisé à onze candidats, qu’il n’aurait « aucune complaisance » avec ces deux pays alliés de la France.
« Sur ce sujet je serai très ferme », a-t-il réaffirmé dimanche sur BFM TV. « Je veux clarifier, normaliser les relations avec l’ensemble de ces régimes (…) je pense qu’il y a eu beaucoup de complaisance durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy en particulier ». « Je mettrai fin aux accords qui favorisent en France le Qatar », a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.
Une convention fiscale controversée
Une convention fiscale permettant au Qatar et à ses entités publiques d’être exonérés d’impôt sur leurs plus-values immobilières a été conclue sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et fait régulièrement l’objet de polémiques.
Au-delà de cette question fiscale, le Qatar, tout comme l’Arabie saoudite, sont soupçonnés de financer des groupes extrémistes sunnites, ce que les deux pays du Golfe, membres de la coalition de lutte contre l’Etat islamique, démentent catégoriquement.
« J’aurai beaucoup d’exigence à l’égard du Qatar et de l’Arabie saoudite en terme de politique internationale et pour avoir une pleine transparence quant au rôle qu’ils jouent dans le financement ou dans les actions qu’ils peuvent conduire à l’égard de groupes terroristes qui sont nos ennemis ».
« Parfois ce qu’on nous oppose, c’est que ce sont des financements privés et pas du régime mais je demanderai aux régimes en place de nous garantir, de stopper ces financements et là il faut beaucoup d’exigence en la matière », a-t-il souligné.
La révision des relations entre la France et les monarchies sunnites du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et le Qatar, figure également dans les programmes des quatre autres « grands » candidats, François Fillon (Les Républicains), Marine Le Pen (Front national), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Benoît Hamon (Parti socialiste).
Lors d’un déplacement en France mi-janvier, le chef de la diplomatie saoudienne Adel al Djoubeir avait assuré que les critiques émises par les prétendants à l’Elysée, notamment sur un financement présumé du terrorisme, étaient infondées.