L’exploitation du gaz naturel en Algérie a commencé au début de l’année 1961 après les premières découvertes en 1956 du gisement de Hassi Rmel.
Nos réserves récupérables en gaz naturel sont de l’ordre de 4 504 milliards de mètres cubes. L’analyste et spécialiste en énergie Ali Kefaifi estime que « l’Algérie dispose de ressources énormes en gaz naturel conventionnel – l’équivalent de 60 ans de production – voire plusieurs siècles en gaz de schiste (700 000 milliards de mètres cubes) et produit l’équivalent de 180 milliards de mètres cubes bruts, le quart de la production américaine, et non 91,2 milliards de mètres cubes, car les statistiques de Sonatrach ne parlent pas des 90 milliards de mètres cubes de gaz associés malheureusement réinjectés ».
Pour M. Kefaifi, « le pétrole cessera bientôt (une question d’années) alors que le gaz sera quasi éternel, ainsi que les minéraux de base de la transition énergétique et environnementale » qui seront le potentiel des générations futures ».
Après le début de la guerre en Ukraine,le gaz naturel vient d’être classé par les mentors de l’AIE et de l’Union européenne comme ‘’énergie propre’’.
Sonatrach multiplie les découvertes d’hydrocarbures.
Que ce soit dans le bassin de Berkine, dans les bassins Nord ou plus récemment à Hassi R’mel, les nouveaux réservoirs à fort potentiel gazier consolident la place de l’Algérie, en tant que fournisseur fiable et surtout acteur incontournable sur le marché gazier sur les décennies à venir. Près de Hassi R’mel, il s’agit d’un gisement de gaz à condensat avec des réserves estimées entre 100 et 340 milliards de m3 appelées probablement à croitre énormément.
Cette nouvelle découverte porte le nombre des gisements mis au jour par la Sonatrach à pas moins de 35 entre 2020 et 2022, dont 34 découvertes en effort propre de Sonatrach. Au-delà du nombre des découvertes, ce sont les réserves mises à jour grâce à ces dernières qui démontrent l’étendue du potentiel hydrocarbure, notamment gazier conventionnel en Algérie, si l’on choisit d’ignorer le potentiel en gaz de schistes.
Le groupe public compte augmenter sa production de gaz à plus de 140 milliards de mètres cubes à court terme (contre 130 milliards actuellement), en multipliant les projets d’exploration sur les régions gazières du sud-ouest algérien et même dans l’offshore. Un investissement de l’ordre de 8 milliards de dollars/an en moyenne a été mobilisé par le groupe public durant les trois dernières années, dont plus 70% dans l’exploration-production. Ainsi, d’ici à 2026, Sonatrach compte investir 40 milliards de dollars dans l’exploration, la prospection et la production.
Avec ces nouvelles capacités, Sonatrach entend consolider ses positions en tant qu’acteur majeur du marché gazier et entend investir dans de nouvelles formes de partenariat à même d’assurer l’équilibre du marché gazier et sa pérennité. Allègrement courtisée par les consommateurs européens, dans un contexte de crise géopolitique et gazière, l’Algérie mise sur le partenariat pour redessiner le marché et ses règles.
L’Algérie, troisième réserve mondiale de gaz non conventionnel !
Les réserves nationales estimées en hydrocarbures non conventionnels ont été considérablement revues à la hausse, permettant à l’Algérie de se hisser à la 3ᵉ position pour le gaz et la 7ᵉ position pour le pétrole au classement mondial, a indiqué une nouvelle étude de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures « Alnaft »,
Selon cette étude présentée par le directeur de la promotion du domaine minier à Alnaft, Mahmoud Djidjeli, lors d’un atelier technique sur les géosciences, les ressources non conventionnelles algériennes sont estimées à 9.818 TCF (Trillion cubic feet) de gaz et 1.194 milliards de barils de pétrole, contre 6.025 TCF de gaz et 176 milliards de barils de pétrole dans les anciennes études réalisées dans la période 2012-2013.
Les ressources calculées dans le cadre de cette étude se répartissent sur les zones d’Ahnet-Timimoune (2.954 TCF de gaz/225 milliards baril de pétrole), d’Oued Mya-Mouydir (2.125 TCF de gaz /307 milliards barils de pétrole), de Tindouf (1.574 TCF de gaz /47 milliards barils de pétrole) de Reggane (1607 TCF de gaz/202 milliards barils de pétrole) et de Berkine-Illizi (1.587 TCF de gaz /393 milliards barils de pétrole).
Toutefois, en excluant les zones souterraines risquées (prendre en considération uniquement les profondeurs entre 800 et 3.600 mètres), le potentiel non-conventionnel total est estimé à 4.456 TCF de gaz et 329 milliards barils de pétrole. SOIT 126 000 MILLIARDS DE MÈTRES CUBES DE GAZ DE SCHISTE, DONC DE GAZ NATUREL NON CONVENTIONNEL ; ce qui en fait les troisièmes réserves mondiales après les USA et la Chine. (un Téra pied cube est équivalent à 28,347 milliards de m3 ) Comparativement aux anciennes études, il s’agit un bond significatif des réserves non conventionnelles (dans les zones non risquées) qui s’élève à 30% pour le gaz et 250% pour le pétrole.
“Rien ne presse pour y aller”
Lorsqu’on considère que les USA produisent 400 milliards de mètres cube de gaz de schiste et 500 milliards de mètres cubes de gaz naturel conventionnel et que la Chine et l’Argentine produisent depuis quelques années du gaz et du pétrole de schiste à des conditions économiques avantageuses par rapport aux prix du marché, il apparait naturel de prendre en considération cet immense potentiel de gaz et de pétrole de schiste algérien.
Sa mise en exploitation obéit naturellement à de nombreuses considérations, mais il a l’avantage d’exister effectivement, d’être bien localisé et de pouvoir servir à notre économie un jour ou l’autre. Le gaz naturel est le seul combustible fossile dont la consommation croît.
Les risques induits par l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels sont réels. Un manque de compétences ou une absence de nouvelles et efficaces techniques de forage et d’extraction peuvent entrainer de réelles catastrophes sur l’environnement. Cependant, et jusqu’à présent, tous les forages d’hydrocarbures ont traversé la nappe albienne au Sahara sans qu’il ait été fait état de rupture de la colonne d’hydrocarbures et de pollution de l’Albien.
En fait, aucun élément ne plaide en faveur de l’option gaz de schiste et rien ne presse pour y aller ; laissons la science et la technologie évoluer afin qu’un jour, nous puissions exploiter dans la sécurité et la sérénité ces immenses ressources hydrocarbures non conventionnelles dont nous a gratifié la puissance divine.
Il n’y a aucune urgence. Les hydrocarbures conventionnels ne sont pas encore finis et le programme des énergies renouvelables est lancé. Un autre gisement est encore inexploité et doit l’être de façon méthodique et irréversible, il s’agit de celui de l’économie d’énergie, de l’efficacité énergétique et de la sobriété énergétique.