La France a opposé, à nouveau, une fin de non-recevoir à la demande allemande et espagnole de déterrer le projet de gazoduc Midcat à travers les Pyrénées. Après la réponse glaçante du ministère français de la Transition énergétique, c’est autour du ministre des Finances, Bruno Le Maire de répliquer assez catégoriquement, en estimant que la France devrait se concentrer sur le défi énergétique à court terme, posé par l’approche de la saison hivernale.
Le Premier ministre espagnol, Pédro Sanchez est allé jusqu’à Berlin pour plaider en faveur du gazoduc à travers les Pyrénées auprès du chancelier allemand Olaf Scholz. Ce dernier était le premier à avoir suggéré, voici quelques jours, la relance du projet de gazoduc Midcat afin d’alimenter le centre de l’Europe en gaz naturel provenant de l’Algérie, des Etats-Unis et du Qatar. Niet, dit Bruno Le Maire, qui s’est exprimé, hier, lors d’une conférence de presse tenue en marge du forum d’affaires Ambrosetti, dans le nord de l’Italie. « Le défi à court terme est d’avoir plus de gaz, plus de pétrole et plus d’électricité provenant d’autres pays que la Russie », a-t-il déclaré aux journalistes, soulignant qu’il s’agit d’une question « de mois, de semaines, de jours, je ne suis pas sûr qu’un nouveau pipeline puisse nous aider à passer l’hiver ».
« Concentrons-nous sur les défis à très court terme », a déclaré le ministre français des Finances, ajoutant que l’opinion publique pourrait remettre en question un investissement dans les infrastructures à combustibles fossiles car elle s’attendait plutôt à une accélération de la transition énergétique verte. « L’électricité et l’hydrogène me paraissent plus prometteurs qu’un nouveau gazoduc », tranche-t-il.
La semaine dernière, le ministre espagnol de l’Energie a vivement critiqué la réticence de la France à soutenir un projet de construction d’une troisième connexion gazière entre les deux pays afin de réduire la dépendance de l’Europe au gaz russe.
Ali. T.