Malgré les restrictions budgétaires, l’Algérie maintient le dispositif d’aide à la création d’emplois, a déclaré lundi à la chaîne 3 de la Radio nationale M. Fodhil Zaïdi, directeur de l’emploi et de l’insertion au ministère du Travail. Selon lui, le pourcentage des promoteurs de projets d’emplois des jeunes qui ne remboursent pas les prêts contactés ne dépasse pas 5%.
L’industrie est devenue le premier pourvoyeur d’emplois en Algérie, a déclaré lundi, à la chaîne 3 de la Radio nationale, M. Fodhil Zaïdi, directeur de l’Emploi et de l’Insertion au ministère du Travail. Ce résultat a été obtenu grâce essentiellement au boom des BTP de ces dernières années, avec, notamment, un programme d’équipement d’envergure et celui portant sur la réalisation d’un million de logements. Ce résultat a permis à l’industrie, a-t-il dit, de passer du quatrième rang au premier pour concurrencer le secteur des services.
Cette évolution fait, toutefois, planer un doute supplémentaire sur les capacités de l’Algérie à faire face au flux de nouveaux demandeurs d’emplois durant les prochaines années, alors que les recettes budgétaires ont fortement diminué, dans le sillage de la baisse des prix du pétrole. L’industrie représente à peine 5% du PIB, malgré les facilités offertes à la création d’entreprises.
Selon M. Zaïdi, 600.000 nouveaux demandeurs d’emplois arrivent sur le marché du travail chaque année. A l’heure actuelle, un déficit de main-d’œuvre est enregistré dans certains secteurs, comme l’agriculture, alors que les diplômés de la formation professionnelle, ayant acquis une formation basique, trouvent facilement du travail. Par contre, 16% des diplômés de l’université sont au chômage, selon l’Office national des statistiques (ONS).
Bilan élogieux des formules ANSEJ et CNAC
Malgré la baisse des financements, M. Zaïdi a annoncé que les généreux dispositifs d’aide à l’emploi sont maintenus. Ceux-ci ont été, d’ailleurs créés pendant un moment de crise, lors de l’application du plan d’ajustement structurel (PAS). L’aide à la création de petites entreprises de type ANSEJ (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes) et CNAC (Caisse nationale d’assurance-chômage), ne coûtent pas beaucoup à l’Etat, a-t-il expliqué. Ces deux formules, a-t-il indiqué, ont permis, à elles seules, de créer 440.000 emplois, sur un total de 1.4 millions d’emplois aidés sous différentes formules, notamment le pré-emploi.
M. Zaïdi est formel. Ces formules ont donné d’excellents résultats, contrairement à la rumeur qui voudrait que les jeunes se soient contentés de prendre l’argent destiné à la création d’entreprises sans jamais envisager de rembourser. Selon lui, seuls 16.000 cas sur 440.000 ont été transférés au fond de garantie en raison de la défaillance des promoteurs de projets, ce qui représente à peine 5% du total.
Mises à la retraite massives pour libérer des postes d’emplois
Ce discours rassurant tranche avec celui du gouvernement, qui mène des actions tous azimuts pour éviter un chômage de masse si l’Etat est amené à abandonner ces dispositifs d’aide à l’emploi. La radio a ainsi annoncé que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a décidé de geler le recrutement dans la fonction publique. Parallèlement à cette décision, des notes ont été envoyées aux administrations et aux entreprises publiques pour mettre à la retraite tous les employés ayant atteint 60 ans, âge légal de la retraite.
Pour le gouvernement, le départ à la retraite de personnes ayant atteint 60 ans devrait, de manière mécanique, libérer des postes de travail au profit des jeunes arrivants sur le marché du travail. Mais cette mesure a aussi deux autres effets. Elle permet à certains responsables de se débarrasser du sureffectif accumulé lors des années d’abondance et provoque surtout le départ à la retraite de cadres arrivés au top de leur carrière. Nombre d’entre eux sont d’ailleurs recrutés ensuite sous différentes formules, notamment comme consultants.