Union Bank est la première banque privée algérienne. Elle est née en 1995, bien avant la saga sulfureuse de la Khalifa Bank. Ce qui unit les deux banques est que les scandales auxquelles elles sont associées depuis 2003 ont fermé, jusqu’à ce jour, l’activité de l’intermédiation bancaire au secteur privé national*.
La Cour d’appel d’Alger a confirmé, dimanche, la peine de huit ans de prison ferme prononcée en mars 2014 par le tribunal de première instance d’Alger, contre l’ancien P-DG d’Union Bank, Brahim Hadjas, pour dilapidation de deniers publics.
Union Bank, beaucoup l’oublient, est la première banque privée algérienne. Elle est née en 1995, bien avant la saga sulfureuse de la Khalifa Bank. Mais ce qui unit les deux banques est que les scandales auxquelles elles sont associées depuis 2003 ont fermé, jusqu’à ce jour, l’activité de l’intermédiation bancaire au secteur privé national.
Les seules banques privées en Algérie sont étrangères, le privé national semble faire l’objet d’une interdiction de fait et ne tente même pas de lancer des projets.
Brahim Hadjas semblait bien parti. Avant que les activités de l’Union Bank ne soient stoppées par la Banque d’Algérie, un nombre impressionnant de sociétés gravitaient autour du premier établissement bancaire privé algérien.
Epilogue
On peut citer notamment Union Pêche, Union Santé, Union Immobilier, Union Li Industrie, Air Fret Service, China Trading, Algeria Aviation Services, Ub Brokerage. Dans l’Algérie qui s’était résignée à passer, en 1994, sous supervision du FMI, tout semblait ouvert pour un homme dont la vie d’entrepreneur avait commencé en Mauritanie, dans le domaine de la pêche.
Brahim Hadjas a précédé Abdelmoumène Khalifa dans le secteur bancaire, il a également été un des premiers privés à des développer des activités à l’international, en Russie, en Espagne, au Canada et en Afrique.
Avant d’être stoppé, Union Bank avait fait l’objet de près d’une centaine de procédures judiciaires initiées, directement ou indirectement, par la Banque d’Algérie. En 2003, l’année du krach de la Khalifa Bank, la Banque d’Algérie a informé les entreprises qu’Union Bank ne pourra plus effecteur des opérations de compensation.
Union Bank est dissoute en 2004 par décision judicaire. Finie l’aventure bancaire pour Brahim Hadjas, le pionnier… C’est la fuite à l’étranger. Une cavale qui dure dix ans. Il est arrêté au Maroc en décembre 2013 avant d’être extradé vers l’Algérie.
Les péripéties judiciaires du premier banquier privé algérien ont reçu leur « épilogue » avec la confirmation de la peine de huit ans de prison ferme prononcée en mars 2014 pour dilapidation de deniers publics.
En attendant Khalifa
Avec les affaires Union Bank, Khalifa Bank et BCIA, le secteur bancaire est fermé de facto aux privés algériens. Seuls des banques étrangères ont reçu des agréments de la Banque d’Algérie. Cela donne une situation très spécifique où le secteur bancaire privé algérien est totalement étranger.
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En octobre 2012, le président d’honneur du Forum des chefs d’entreprises, Omar Ramdane, estimait que l’expérience de la banque Khalifa avait été « très négative » et avait provoqué un « traumatisme ». Mais, avait-il ajouté, cela n’explique pas le fait que le privé national soit interdit de fait de présence dans le secteur bancaire.
L’inexistence de banques privées nationales est une « anomalie » et une « situation aberrante » avait-il dit. Il n’y a toujours pas de banque privée algérienne non étrangère. Les seules qui existent ne sont que des « affaires » jugées dans les tribunaux. Le prochain est l’affaire de la banque Khalifa programmée pour le 4 mai prochain.
(*) Cet article a été publié initialement sur le Huffington Post Algérie.