Les autorités américaines ont empêché les boissons Hamoud Boualem de pénétrer leur marché, à cause d’un additif prohibé par le Codex américain des produits chimiques alimentaires, a indiqué le porte-parole du célèbre fabricant algérien de boissons.
Dans une conférence de presse tenue dans la soirée de mercredi à l’hôtel Sofitel d’Alger, le porte-parole de Hamoud Boualem, M. Lyamine Lourari, a expliqué que l’interdiction de ses produits aux Etats-Unis d’Amérique est due à des barrières normatives. «C’est à cause d’un additif prohibé par le Codex américain des produits chimiques alimentaires. Il s’agit d’un colorant que les codex européen et algérien n’interdisent pas », a-t-il précisé. La FDA (Food & Drug Administration), organisme américain du contrôle sanitaire des produits alimentaires, les a interdits en 2011.
M. Lourari a ajouté que Hamoud Boualem serait « une victime collatérale » de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Union européenne. «Nous achetons cet additif à une firme américaine et s’il était nocif pour la santé, sa fabrication aurait été plutôt interdite aux Etats-Unis. Nous l’avons en tout cas éliminé de nos produits. C’est bel et bien une guéguerre euro-américaine dont nous en sommes une victime collatérale », a-t-il justifié.
L’usine historique délocalisée à Boufarik
Les craintes nourries par certains producteurs de boissons, sur la déprime du marché algérien à cause du nombre important d’opérateurs activant dans cette filière, ne seraient néanmoins pas justifiées du point de vue de Hamoud Boualem. Ce fabricant compte même installer une nouvelle usine, qui lui permettra de doubler ses capacités de production, dès le premier trimestre 2015. «Nous réalisons une croissance annuelle qui tourne autour de la moyenne nationale, soit environ 10 %. Il y a une forte demande sur nos produits que nos capacités de production ne nous permettent pas de satisfaire. Nos locaux sont exigus et ne peuvent abriter de nouvelles lignes de production. Nous avons ainsi décidé d’investir dans une nouvelle usine, » a confié M. Lourari.
Nouvelle usine
Des difficultés pour obtenir une assiette foncière ont retardé le projet, a-t-il ajouté, mais le groupe a fini par acquérir un terrain à Boufarik. Le montant de ce nouvel investissement est estimé à 3 milliards de DA (40 millions de dollars environ). Le montage financier comprend une combinaison de bénéfices réinvestis (18 % du chiffre d’affaires) et de crédits bancaires, a-t-il précisé.
La nouvelle usine est d’une capacité maximale de 1,8 million de litre par jour. Elle porterait, une fois mise en service, et après la fermeture de celle de Hassiba Ben Bouali, les capacités globales de Hamoud Boualem, du simple au double. Hamoud Boualem compte sept usines implantées à travers plusieurs régions du pays dont les plus importantes sont celles de Hassiba Ben Bouali et Oran. Au titre de l’exercice 2013, le groupe privé a écoulé 370 millions de litres de boissons (limonades, jus et eaux minérales) et réalisé un chiffre d’affaires de 11 milliards de DA (140 millions USD). Mais, affirme-t-on, les exportations ne représentent que moins de 1% de ce chiffre d’affaires de l’entreprise.