Le PDG d’Alliance Assurances a vivement réagit ce mercredi aux derniers chiffres du Conseil National des Assurances qui annoncent un recul du chiffre d’affaires du secteur au premier trimestre 2015.
M. Hassan Khelifati , qui était ce matin l’invité de Radio M, alerte sur un ralentissement sensible de la croissance du secteur algérien des assurances. En début d’année ,déjà, l’assureur algérien ne se satisfaisait pas d’un taux de croissance du secteur qui s’était pourtant situé en 2014 au niveau très honorable de 7 à 8%. « Un taux de croissance pratiquement divisé par 2 par rapport à la performance de 2013 » souligne M. Khelifati . Que dire alors du recul d’environ 1% du chiffre d’Affaire des compagnies algériennes au premier trimestre 2015 que vient de constater très officiellement le Conseil national des assurances (CNA) ? Le PDG d’Alliance assurances y voit la confirmation de ses craintes ,exprimées publiquement au cours des derniers mois , et dépeint un secteur algérien des assurances aujourd’hui « fragilisé » par des contraintes multiples. La faute d’abord à la contraction du marché de l’automobile « qui va nous faire découvrir que le boom des importations de véhicules des dernières années était l’arbre qui cachait la forêt et nous donnait l’illusion d’une croissance robuste alors qu’elle était portée essentiellement par la branche auto qui représente plus de 55 % de notre chiffre d’affaire ».Mais la branche auto n’est pas seule en cause. Hassan Khelifati pointe particulièrement la réduction très sensible du chiffre d’affaire de la branche IARD et la dégringolade des assurances de transport maritime dont la production a baissé de plus de 18% au cours des 3 premiers mois de l’année. Le PDG d’Alliance n’exclut pas que tels résultats soient des indicateurs avancés d’un ralentissement de la croissance de l’ensemble de l’économie nationale bien qu’il privilégie ,pour leur explication ,la piste de dysfonctionnements internes au secteur .
Une « guerre des prix » qui continue
La situation actuelle est en effet aggravée par la persistance de la « guerre des prix »entre opérateurs en dépit de l’accord signé voici près de 3 ans qui avait tenté de discipliner le marché en limitant le niveau des remises .Cet accord « avait commencé à donner des résultats intéressants avant que les opérateurs ne retombent dans leurs travers » commente le PDG d’Alliance Assurances qui signale que la branche automobile est loin d’être la seule concernée et que le « niveau de primes pratiquées dans le transport maritime est complètement dérisoire et peut même constituer un danger pour le réassureur national ».Seule nouvelle encourageante : une nouvelle mouture de cet accord est à l’étude actuellement au niveau de l’Union des assureurs UAR et « les patrons du secteur public ont manifesté clairement leur disposition à l’appliquer en définissants des taux plancher pour les primes ».
Des propositions pour dynamiser le secteur
Dans un secteur dont la croissance ralentit sensiblement et semble décevoir les espoirs de décollage qu’on avait placés en lui voici encore quelques mois, les pistes pour un deuxième souffle suggérées par le P-DG d’Alliance ne manquent pourtant pas .
Au premier rang d’entres elles , le développement des réseaux .A peine « une agence pour 30 000 habitants en Algérie alors qu’ailleurs on rencontre couramment des ratios d’une agence pour 5000 habitants » ; En cause les procédures trop contraignantes fixées par l’administration pour l’installation des agents généraux . M. Khelifati appelle à un assouplissement de la réglementation par l’ouverture du secteur aux diplômés de l’enseignement supérieur. « Chez nous , on demande 5 ans d’expérience professionnelle , alors que chez nos voisins , il suffit de 180 heures de formation pour s’installer ». Parmi d’autres propositions susceptibles de renforcer la position des opérateurs du secteur , Khelifati mentionne également « l’obligation du paiement au comptant des primes d’assurance surtout pour le corporate ».Une mesure encore plus ambitieuse serait de nature à dynamiser l’activité des compagnies d’assurance nationales selon Hassan Khelifati. Il s’agit de la révision de la règlementation actuelle qui oblige les assureurs algériens à placer 50 % de leur réserves en bons du Trésor . Une mesure qui stérilise une grande partie de leur épargne et qui a déjà fait perdre à une compagnie comme Alliance « plus de 90 millions de dinars pour un placement total de 2 milliards de dinars qui auraient pu être employés plus efficacement par exemple dans la dynamisation du marché financier ». Ces nombreuses propositions sont d’ailleurs en train d’être rassemblées par Hassan Khelifati et ses collègues du secteur privé et devrait figurer dans « le plaidoyer que le FCE prépare actuellement dans le but de le présenter au premier ministre.
Extraits video : http://bit.ly/1KWgWND
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