Le P-DG d’Alliance assurances, Hassan Khelifati a affirmé que le fonctionnement de la bourse algérienne est connu, mais que les solutions « ont peut être besoin d’une décision politique de la part du gouvernement ».
Invité ce mercredi du Direct de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent, le patron de la première entreprise privée introduite en bourse admet qu’il est le premier à souffrir du « non fonctionnement » de la bourse. » Le dysfonctionnement du marché secondaire, je suis le premier à en souffrir autant que mes actionnaires, en tant actionnaire de référence et PDG de l’entreprise. Je connais la valeur de ma compagnie et aussi ses projets. Malheureusement, cette valeur n’est pas traduite sur la valeur boursière. Aujourd’hui, les experts internationaux disent que la valeur Alliance assurances ou NCA Rouiba est d’au moins 4 fois plus. Mais cette valeur n’est pas traduite parce qu’il n’y a pas une dynamique du marché », a-t-il ainsi regretté. Il tient néanmoins à lancer un signal fort à ses actionnaires. « Personnellement, je continue à faire confiance à ma société et je vais encore acheter des titres au fur et à mesure car je sais que c’est une société solide ». Néanmoins, Khelifati dit ne pas regretter l’entrée en bourse. « C’est un choix que nous avons fait en toute conscience », tient-il à préciser. Et pour ne pas continuer à subir le dysfonctionnement de la bourse, Hassan Khelifati propose certaines solutions. Il souligne ainsi que le gouvernement pourrait à travers le ministère des Finances faire obliger toutes les institutions financières de la place banques: caisses de retraites, assurances, de réserver au moins entre 1 et 2% de leur chiffre d’affaires à l’animation boursière. De ce fait, si ces entreprises ne s’y conforment pas, elles paieront une sorte de taxe à l’instar de la taxe de la formation. Khelifati explique que cette taxe pourra être dirigée vers deux ou trois sociétés qui vont être obligées d’animer la bourse. « Aujourd’hui, on parle d’Alliance assurances et de NCA Rouiba, l’animation est de 25 millions d’euros. C’est négligeable. Demain, l’on annonce la venue de huit entreprises publiques à la Bourse et c’est en milliards de dollars », dit-il.
Benkhalfa pour apporter une nouvelle dynamique au marché financier
Pour Khelifati, la plus grande réussite de notre pays, ce n’est pas tant la réussite personnelle, mais c’est la confiance des ménages algériens dans les opérations boursières. « Après dix ans de la dernière introduction boursière, après le passage de l’affaire Khalifa et les dégâts qu’elle a engendrés sur le secteur privé, je pense que c’est la plus grande réussite que nous ayons pu faire », a souligné Khelifati qui ne manque pas d’afficher ses craintes de voir cette confiance dilapidée. Il salue l’arrivée de Abderrahmane Benkhalfa au Ministère des Finances sur lequel beaucoup d’espoir semble être placé. En effet, pour Khelifati, M. Benkhalfa « est capable d’apporte cette nouvelle vision et cette dynamique » qui manque au marché financier national. Le PDG d’Alliance assurances salue au passage les dernières annonces faites par le Premier ministre relatives notamment au fait que l’administration se doit de changer de position pour devenir au service de l’entreprise et de l’économie et de ne pas en être gestionnaire. Aussi, l’annonce du président de la République à la fin de l’année dernière en vue de relancer le marché financier dont la bourse est un des leviers, est positivement accueillie par le P-DG d’Alliance assurances.
La télé-déclaration et la gestion du sinistre à distance dès octobre
A noter par ailleurs que Alliance assurances a fêté tout récemment ses dix années d’existence. Une décennie marquée aussi par le lancement de produits innovants. Notamment la formule de l’assurance automobile au kilomètre qui a coïncidé avec les dix années de la compagnie. Et à propos des projets futurs, Khelifati annonce de nouvelles innovations notamment sur la qualité de service, les délais de règlement. La télé-déclaration et la gestion du sinistre à distance grâce à la 3G seront les principales innovations pour le futur proche. Ce projet sera opérationnel dans une phase pilote à partir du mois d’octobre en attendant que sa généralisation intervienne dès le début de l’année 2016. En mettant en place ces nouveaux instruments, Alliance assurances espère arriver à des délais de remboursement allant de 3 à 7 jours. Aujourd’hui, la grande difficulté réside dans l’absence de maîtrise des délais d’expertise. « Etant donné que les experts ne travaillent pas de façon permanente chez Alliance assurances, les délais de restitutions sont longs », explique Hassan Khelifati.
Extraits video : http://bit.ly/1MoZ9z3
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