« Les inquiétudes liées aux perturbations du commerce mondial, au ralentissement de l’activité économique et désormais la crainte de voir le secteur technologique devenir la cible des changements de régulation et d’une augmentation de la fiscalité ont créé un climat de ‘tempête du siècle’ mêlant incertitude et doutes dans l’esprit des investisseurs, alors que la complaisance dominait au début de l’année », résume Michael Hewson, de CMC Markets.
Les principales Bourses européennes évoluent en hausse prudente jeudi dans la matinée mais cette dernière journée du trimestre pour les marchés risque d’être hésitante après la séance irrégulière de Wall Street, dans un contexte toujours dominé par les craintes de guerre commerciale et les interrogations sur les valeurs technologiques.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,23% à 5.142,26 points vers 08h15 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,32% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,16%. L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,09%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,25% et le Stoxx 600 de 0,12%.
En Asie, les informations sur les négociations à venir au sujet de la péninsule coréenne ont soutenu les marchés d’actions: Tokyo a fini sur un gain de 0,61%, Séoul a pris 0,71% et Shanghai a avancé de 1,24%. L’indice MSCI des marchés d’Asie-Pacifique hors Japon affiche ainsi un gain de 0,14%.
A Wall Street, la séance de mercredi, très irrégulière, s’est terminée dans le rouge, le Dow Jones cédant 0,04% et le Standard & Poor’s 500 0,29% tandis que le Nasdaq Composite cédait 0,85%, plombé entre autres par le recul de 4,38% d’Amazon. [.NFR]
En Europe, les secteurs cycliques, qui avaient souffert mercredi, repartent de l’avant à l’instar de l’automobile (+1,66%), des matières premières (+0,99%) et de la distribution (+0,55%).
A l’opposé, les services aux collectivités (« utilities ») et la pharmacie-santé abandonnent respectivement 0,68% et 0,41%.
Un trimestre négatif pour les grands indices
L’aversion au risque qui a profité à ces compartiments défensifs a aussi favorisé un recul marqué des rendements obligataires : celui du Bund allemand à dix ans allemand reste proche de 0,50% contre près de 0,58% en fin de semaine dernière et le dix ans américain évolue sous 2,77% contre près de 2,9% il y a une semaine.
Les marchés européens et américains seront fermés vendredi avant le week-end de Pâques et ce jeudi est donc la dernière séance d’un trimestre difficile pour les marchés d’actions. Le S&P-500 s’achemine vers une baisse de plus de 2,5% en trois mois, sa première performance trimestrielle négative depuis le troisième trimestre 2015.
Le Stoxx 600 affiche quant à lui un recul de 5% depuis le 1er janvier et le CAC 40 un repli de 3,3% après sa stagnation d’octobre-décembre.
L’indice mondial MSCI, qui regroupe 47 marchés développés et émergents, quasi stable sur la journée, cède pour sa part 2,32% sur trois mois après six trimestres consécutifs de hausse.
« Les inquiétudes liées aux perturbations du commerce mondial, au ralentissement de l’activité économique et désormais la crainte de voir le secteur technologique devenir la cible des changements de régulation et d’une augmentation de la fiscalité ont créé un climat de ‘tempête du siècle’ mêlant incertitude et doutes dans l’esprit des investisseurs, alors que la complaisance dominait au début de l’année », résume Michael Hewson, de CMC Markets.
Sur le marché des changes, l' »indice dollar », qui mesure l’évolution du billet vert face à un panier de référence, se stabilise après un bond de plus de 0,8% mercredi, sa plus forte hausse sur une séance depuis la mi-octobre.
Ce rebond de la devise américaine a ramené l’euro autour de 1,23 dollar, soit 1,4% en dessous de son pic de mardi (1,2476).
Les cambistes surveilleront notamment les statistiques mensuelles des revenus et dépenses des ménages aux Etats-Unis à 12h30 GMT, qui incluent l’indice des prix PCE, le baromètre de l’inflation le plus suivi par la Réserve fédérale.
Le marché pétrolier est en hausse, soutenu entre autres par les spéculations sur une possible prolongation jusqu’à la fin de l’année au moins des mesures d’encadrement de l’offre au sein de l’Opep. Le prix du baril de Brent reste toutefois sous 70 dollars, celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) sous 65 dollars après l’annonce mercredi d’une hausse inattendue des stocks aux Etats-Unis.