Le Ministre de l’industrie Ferhat Ait Ali Braham, qui a toujours émis des réserves quant à l’utilité du Conseil national d’investissement CNI en matière d’investissement, semble prendre des gants pour définitivement ôter le pouvoir décisionnel à cet organisme, qu’il a pourtant descendu en flammes, à maintes occasions.
Ait Ali a même décrit le CNI comme étant le saint calice dont s’abreuvait la nomenclature déchue. En attendant, le grand ménage n’a pas encore eu lieu et les dernières déclarations d’Ait Ali à ce sujet remontent à février dernier : « La refonte du CNI et du CPE est à l’ordre du jour. On s’atèle à revoir ces deux structures, revoir leurs statuts, leurs prérogatives et leur utilité », avait-t-il déclaré en février dernier, et d’ajouter : « Si le résultat de l’évaluation est négatif, Il se pourra que les prérogatives du CNI soient transférées au CNES (Conseil National Economique et Social) ».
En attendant, et alors que le CNI est, certes, frappé de gel, les investissements en Algérie, qu’ils soient nationaux ou étrangers, sont suspendus jusqu’à nouvel ordre. En effet, et après plus d’une année de son installation, le Gouvernement Djerrad, n’a eu à plancher sur aucun dossier d’investissement, de quelque nature qu’il soit. In fine, le gouvernement patine sur le dossier de l’investissement, au moment où, Ferhat Ait Ali multiplie les belles déclarations politiques sans effet.
Hormis les dispositions contenues dans la loi de Finances complémentaire 2020 « qui a introduit de nouvelles mesures en matière d’investissements étrangers et apporte de nombreux allègements de procédures en vue d’améliorer le climat des affaires, notamment pour relancer l’investissement et développer l’écosystème start-ups », le nouveau code de l’investissement n’est pas encore visé par le gouvernement, et ce en dépit de son importance pour baliser la nouvelle feuille de route relative aux investissements directs étrangers (IDE).
L’Agence nationale de développement de l’investissement ANDI n’a pour sa part accusé réception d’aucun dossier d’investissement étranger, et ce depuis près de deux ans. Un état de fait que d’aucuns imputeraient à la période de flottement observée, immédiatement après le Hirak populaire de février 2019.
Selon de nombreux experts, le climat des affaires demeure délétère en Algérie, de même qu’ils dénoncent une instabilité chronique du cadre réglementaire ; ce qui n’est pas fait pour encourager l’afflux des IDE. Quid de l’investissement national, alors que le déficit budgétaire de l’Algérie a grimpé à un niveau historique ?