En nominal, la valeur du dinar n’a pas bougé depuis un an, alors que l’inflation a atteint les 7 points », explique le Pr. Meddahi.
« Les autorités financières algériennes devraient continuer à dévaluer le dinar », a affirmé, mardi sur Radio M, l’économiste Nour Meddahi, professeur à Toulouse School of Economics.
Selon lui, le processus de dévaluation du dinar qui a été officiellement interrompu en juin 2016, avait été précédé, à partir de janvier de la même année, par une « pause qui n’a pas été publiquement et totalement assumée ».
Le Pr. Meddahi assure que la Banque d’Algérie aurait dû continuer à dévaluer le dinar considérant qu’il s’agit d’une mesure permettant d’ajuster la situation et d’apporter une réponse à la situation de déficit budgétaire que vit le pays. Il ajoute que même si la dévaluation du dinar aurait pour effet d’augmenter les prix, ce sera une mesure nécessaire pour préserver l’économie du pays. Il rappelle, à ce sujet, que le déficit budgétaire de l’Algérie est trop important avec près de 14% en 2016 et 15% en 2015, tout en signalant que les réserves de change s’amenuisent rapidement.
« Quand on regarde le ratio des importations par rapport au Pib (Produit intérieur brut) pour les deux ou trois dernières années, on s’aperçoit qu’il était de 29%. Historiquement, ce taux n’est pas très élevé, mais le problème se pose, en fait, avec le dinar qui est surévalué », explique-t-il. Sur cette base, l’économiste considère que le PIB est lui aussi surévalué. « Le PIB algérien n’est pas réellement de 170 milliards de dollars à cause de la surévaluation du dinar », poursuit-il.
« Si nous amenons le dollars de 110 à 120 dinars le ratio importations-PIB passerait de 29% à 33%. En fait, en nominal, la valeur du dinar n’a pas bougé depuis un an, alors que l’inflation a atteint les 7 points en Algérie, cela veut dire qu’en réel, la valeur du dinar a augmenté », souligne-t-il.