L’emprunt national est un dispositif à reconduire à l’avenir mais qui doit être renforcé par une « mécanique d’investissement précise », soutient M. Bouekaz.
Les autorités algériennes devraient penser à une amnistie fiscale avec des garanties nécessaires pour attirer les flux financiers circulant dans le circuit informel, a assuré M, Adel Si-Bouakez, expert financier et P-DG du cabinet Nomad capital.
D’après lui, l’opération, lancée en 2015, visant à convaincre les acteurs de l’informel d’intégrer le marché officiel contre une taxe forfaitaire de 7% est louable, mais aurait pu être plus efficace si on l’avait étalée sur une plus longue période et si on avait communiqué à son sujet de manière adéquate.
De son point de vue, ce n’est pas tant le taux d’imposition fixé par les pouvoirs publics qui a posé problème, mais plutôt l’absence de garanties au profit des opérateurs de l’informel. L’opération leur donnait la possibilité d’injecter leurs fonds dans le circuit formel, mais rien ne leur garantissait de ne pas être poursuivi en justice ultérieurement, selon l’invité de Radio M. Une menace qui « pèserait comme une épée de Damoclès sur leur tête », explique-t-il.
« La mise en conformité fiscale volontaire est un acte spontané dans lequel vous devez prendre l’engagement qu’en aucun cas l’origine de vos fonds ne constitue un délit pénal, or la fraude fiscale qui est constituée, en grande partie, de ces flux informels est un délit pénal », poursuit-il.
Etablir une relation de confiance
D’après lui, il est important qu’une relation de confiance soit établie entre les pouvoirs publics et les acteurs de l’informel afin de les encourager à travailler dans la légalité. Sur cette question précise, il dira qu’il « ne faut plus avoir peur des mots » en parlant d’amnistie fiscale.
Concernant l’emprunt national qui a réalisé de meilleurs résultats, l’expert considère qu’il s’agit d’un dispositif à reconduire à l’avenir mais qui doit être renforcé par une « mécanique d’investissement précise », à travers l’identification des types de projets à lancer et des genres de partenariats à mettre sur pied, notamment les partenariats publics-privés.