Pour l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères (1996-1999), qui s’exprimait sur Radio M, il faut avoir l’humilité de reconnaître que ce dossier est périphérique pour l’administration américaine qui sera préoccupée par ceux des relations trans-Pacifique, transatlantiques et pan-américaines.
« Il ne faut pas s’attendre à un grand activisme de la part de l’administration Trump sur le dossier du Sahara occidental, en tout cas pas pendant la phase assez tumultueuse qui va commencer pour elle, avec la gestion des relations trans-Pacifique, transatlantiques panaméricaines, etc. ». C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui Ahmed Attaf, l’ancien ministre algérien des affaires étrangères, sur les ondes de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent. « Il faut avoir l’humilité de le reconnaître : ce dossier est périphérique au sein des dossier de la haute administration américaine », a-t-il ajouté.
L’hôte de « L’invité du direct », émission de Radio M., est certain qu’il existe, aux Etats-Unis, un consensus entre les républicains et les démocrate sur la nécessité de l’intégration maghrébine. Cette position, a-t-il expliqué est dictée par des intérêts économiques car, pour les Etats-Unis, « un grand marché régional est autrement plus important que des petits marchés isolés les un des autres ». Implicitement, l’ex- chef de la diplomatie algérienne a ainsi réfuté la thèse d’une doctrine politique américaine s’articulant autour du projet d’émiettement de la région.
Rappelant qu’aux Etats-Unis toute décision politique majeure est le produit d’une négociation entre les institutions, Ahmed Attaf ne s’attend pas à un bouleversement de la politique américaine extérieure après l’installation de Donald Trump à la Maison-Blanche. Pour lui, le programme d’un candidat à la présidence US est différent lors des élections primaires de son programme une fois désigné candidat à la présidence et encore plus différent lorsqu’il est confronté à la réalité des dossiers. En matière économique, a-t-il expliqué, « M Trump doit composer avec quatre réalités : les Etats fédérés, son propre parti, le parti républicain, « connu pour son libéralisme économique son anti-protectionnisme, les institutions que sont le congrès, etc. et, enfin, la contrainte extérieure [accords signés par les Etats-Unis, etc. ». Et d’ajouter que le programme keynésien de rénovation des infrastructures de M. Trump est soutenu par… les démocrates : « Il va y avoir une négociation [dessus, NDLR] et qui dit ‘’négociation’’ dit majorité transpartisane. »
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