"Il n’existe aucune circulaire interdisant les manifestations pacifiques à Alger" (Zoubida Assoul) - Maghreb Emergent

“Il n’existe aucune circulaire interdisant les manifestations pacifiques à Alger” (Zoubida Assoul)

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« Ali Ghediri n’a jamais parlé au nom de Mouwatana et n’a jamais exprimé sa volonté de se présenter aux présidentiel au nom de Mouwatana », a indiqué Zoubida Assoul.

Intervenant lors du forum du journal Liberté ce dimanche 13 janvier, l’avocate et membre du mouvement Mouwatana, Zoubida Assoul, a mis au défi toute personne, appartenant aux cercles du pouvoir surtout, « pouvant prouver l’existence d’un circulaire interdisant le droit aux rassemblements et aux manifestations pacifiques dans la capitale ».

Lors du forum qui s’est déroulé sous le thème « Présidentielle 2019 : quelle marge de manœuvre pour l’opposition ? », la militante des droits de l’Homme et membre active du mouvement Mouwatana a accusé le système de « ruser avec l’opinion publique ». « On est le seul pays au monde qui interdit les manifestations dans sa capitale. C’est une atteinte aux droits. Même le colonisateur n’était pas aussi répressif », a-t-elle martelé.

L’invitée du forum est allée plus loin en assurant que les tenants du pouvoir en Algérie « inventent des lois et qui contredisent la loi 49 sur les libertés et la liberté de circuler et de manifester. Surtout quand il s’agit d’actions politiques d’opposants au cinquième mandat du président ».

Nationalisme, légitimité historique et indépendance de la justice

En s’adressant aux hauts responsables de l’administration centrale, Me Zoubida Assoul a déclaré que « personne ne peut se prévaloir d’être un ange ou d’être parfait après 50 ans d’indépendance, surtout en ce qui concerne la légitimité historique et personne n’est nationaliste plus que l’autre ».

Pour ce qui est du secteur de la justice en Algérie, Mme Assoul affirme que le pouvoir « ne croit pas au pouvoir de la justice. Regardez les conditions dans lesquelles travaillent les juges. Ils sont actuellement sans aucun pouvoir, ils sont placés, mutés et écartés à la guise du ministère de la Justice. Il n’y a pas d’indépendance de la justice et l’administration ne reconnait pas le pouvoir de cette justice », regrette-t-elle.

« La justice est loin d’être indépendante et l’affaire de Abdou Semmar et Merouane Boudiab est l’exemple vivant du mépris que porte certains plaignants qui déposent des plaintes contre des journalistes et ne se présentent pas devant la justice quand ils sont convoqués », a-t-il indiqué en citan nommément, entre autres, le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh et le directeur de la chaîne privée Ennahar, Anis Rehmani.

L’indépendance de la justice existera en Algérie quand « toutes les institutions de l’Etat se soumettront à la loi. Quand la loi s’applique sur tout le monde, ce jour-là on aura un état de droit », a-t-elle ajouté.

“La décentralisation de l’administration n’est qu’une illusion”

L’avocate a accusé le pouvoir en place de d’être « totalitaire », surtout en ce qui concerne la question de la décentralisation de l’administration. Selon elle, le pouvoir « ne permettra pas aux élus locaux et aux associations de créer une dynamique dans les communes. Même chose pour la gestion et l’aménagement des territoires qui sont gérés d’une manière « colonialiste » ». Et d’assurer qu’avec cette façon de faire, « l’administration ne pourra pas se développer », parce que « tout marche par téléphone et même par courrier tamponné « secret » au sein de la même administration ».

“L’administration algérienne est déployée au service du pouvoir et non pas au service des citoyens”, poursuit-elle.

“Mouwatana n’est pas un parti politique”

Pour ceux qui reprochent à Mouwatana de ne pas avoir un projet de réforme, « je leur dis qu’il existe, parce que les problèmes de l’Algérie sont connus et les solutions sont aussi connues », a répliqué Mme Assoul.

Concernant les réunions des membres du Mouvement et la présence de général à la retraite Ali Ghediri, Zoubida Assoul a répondu clairement. “Où est le problème concernant la présence général retraité Ali Ghediri dans les rassemblements. D’ailleurs, où est le problème si ce dernier présente sa candidature aux présidentielles de 2019 ? il est aussi un citoyen algérien”.

Elle a précisé aussi que « Ali Ghediri n’a jamais parlé au nom de Mouwatana et n’a jamais exprimé sa volonté de se présenter aux présidentiel au nom de Mouwatana ».

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