Les tensions récentes sur les denrées alimentaires, notamment la semoule, ont pour origine des décisions inadéquates prises par certains walis. Les walis des wilayas productrices ont donné instruction aux minoteries de garder la production à leur niveau, c’est ce qui explique en partie la rupture d’approvisionnement en semoule, indique Benchahra Hazab, Secrétaire Général des artisans et commerçants algériens, qui exclu l’existence de pénurie de denrées alimentaires, à fortiori de semoule.
« Les moulins tournent à plein régime et ont pour directive de moudre et de distribuer sans interruption », déclare M Benchahra qui signale quelques rares cas de manque, comme celui observé à Khenchla mais qui a été vite jugulé par l’appui apporté par les wilayas limitrophes Batna et Oum El Bouaghi.
Le même intervenant qui impute la tension sur certaines denrées alimentaires à la promulgation de mesures inadéquates, explique que cette rétention à la source de la production des minoteries a crée un déséquilibre dans les quantités de semoule produites.
Les excès de production sont ainsi observés dans les grandes minoteries et les carences dans les plus petites. Aussi, M Benchahra réaffirme le choix, désormais, actuel, d’éliminer les intermédiaires douteux dans la chaîne de distribution et donc d’éviter la surenchère sur les prix et la spéculation.
Il appelle néanmoins les pouvoirs publics à être plus souple vis-à-vis des commerçants et distributeurs, en matière de facturation…L’heure est à l’urgence et il faut sérier les priorités. Il évoque ici l’exemple des commerçants de la wilaya de Sétif : « Nous avons pris attache avec le wali de Sétif afin de faciliter la mission de ces commerçants dont nombreux approvisionnent les ¾ des wilayas du pays. » Autrement des commerçants et autres distributeurs craignent de s’engager sur les routes par peur de voire leur marchandises confisquées faute de facture. Le défaut de facturation étant été institué en véritable culture dans les réseaux du commerce national.
M Benchahra rappelle par ailleurs : « Nous avons été en discussion avec deux ministres, à savoir le ministre de l’agriculture et le ministre du commerce pour lever certains priori et prévenir tout risque de grippage du circuit de distribution de la semoule. Dans tous les cas, confinement et limitation de la circulation de véhicules biaisent lourdement la distribution de nombreux produits alimentaires, le lait en particulier.
M Benchahra évoque enfin les efforts de son organisation qui a œuvré avec les agriculteurs de la wilaya d’El Oued pour mettre à la disposition des consommateurs algériens la pomme de terre à un prix très abordable, loin de la prédation des spéculateurs.
Finalement et aux dires de M Benchahra il ressort clairement que la culture de la non facturation éclate au visage des algériens en pleine crise de Coronavirus. Les commerçants ont peur de sinuer les routes du pays chargés qu’ils sont de marchandises et denrées alimentaires. D’où la tension sur certains produits.