Interpellé par la presse au sujet de la hausse vertigineuse des prix des produits de large consommation sur les marchés, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, préfère encore une fois passer par « la méthode Coué » pour expliquer ce phénomène devenu très inquiétant.
En effet, le ministre a déclaré jeudi et mercredi, que durant les prochains jours, les prix des produits hors saison ayant connu une forte demande reviendront à leurs prix normaux comme ce fut le cas avant le début du mois de ramadan ».
Il ajoute que « les prix sont déjà à la baisse et reviennent progressivement à leurs niveaux normaux. » A titre de comparaison, a-t-il dit, « plusieurs produits ayant connu des augmentations de prix le premier jour du mois de Ramadhan lors des années précédentes n’ont pas connu d’augmentation cette année ».
Mais le message martelé par Rezig ne trouve pas d’écho chez les consommateurs algériens qui ne voient aucun signe d' »apaisement » sur les étals. En effet, les propos tenus hier par le ministre lors l’inauguration d’un nouveau centre commercial dans l’ouest de la capitale, en surprennent plus d’un, d’autant plus que les ménages algériens s’attendaient à un réaction de tout autre nature de la part des pouvoirs publics.
Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle Rezig voudrait que les prix des produits alimentaires sont à la baisse est aux antipodes de la réalité des marchés, car la mercuriale est au plus haut dans plusieurs régions du pays. A titre d’exemple, le prix du poulet a culminé à culminé à 400 DA durant les 3 derniers jours, alors qu’il était annoncé à 320 DA. Idem pour la pomme de terre ou la tomate qui connaissent une hausse comprise entre 50% et 70%.
Pour autant, il va sans dire que cette situation est en partie due à certaines pratiques de « mafia », qui fleurissent chaque année durant la période du ramadan, magistralement orchestrées par des commerçants peu scrupuleux, d’où la nécessité de mettre en place de nouveaux mécanismes de contrôle, arguent les experts du commerce.
« De plus, il faut que le citoyen sache que certains produits ne sont pas de saison, ce qui induit une certaine augmentation de prix. Cela ne signifie pas, néanmoins, qu’il n’y a pas une certaine frange de commerçants qui profitent de cette occasion pour spéculer », a insisté le ministre.
Il a ainsi rappelé que son département, en coopération avec les services de sécurité et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, œuvre quotidiennement dans le cadre de la lutte contre la spéculation.
D’autre part, le ministre revendique une forte demande sur les produits en question. Là aussi, Rezig se veut peu convainquant. Pire, il fait preuve d’un certain « amateurisme », car la propension à la consommation durant le mois sacré est un paramètre macroéconomique connu par l’ensemble des protagonistes du secteur.