Lors de son passage, ce dimanche à la radio nationale, le ministre des Finances Aymen Benabderrahamane, a annoncé la tenue des assises nationales pour réformer le système fiscal, à partir de demain lundi. Des assises qui s’inscrivent, selon le ministre « dans le cadre des reformes structurelles de l’économie nationale dictées par le président Tebboune ».
Selon le ministre, « il y a des verrous bureaucratiques qui font fuir les gens des impôts. il y a une incompréhension totale des impôts de la part des citoyens. Et d’ajouter qu’une pression fiscale est imposée sur une catégorie d’opérateurs, mais elle n’est pas élargie comme il le faut ».
Une injustice fiscale ?
Aymen Abderrahmane a affirmé, dans l’invité de la rédaction, qu’il y « une injustice fiscale en Algérie ». D’ailleurs les assises sur la fiscalité nationale seront une occasion pour rétablir cette confiance entre le fisc et les Algériens.
Pour le ministre, « il n’est pas normal que la fiscalité ordinaire soit composée majoritairement de retenues à la source, c’est-à-dire l’IRG (Impôt sur le revenu global). « Il faut élargir l’assiette fiscale et faire un recensement juste et annuel de l’assiette fiscale du pays, mais aussi il faut élargir la capacité de recouvrement de l’impôt par l’Etat », a-t-il insisté.
Sans citer des données chiffrés exactes, l’ancien gouverneur de la banque d’Algérie a affirmé qu’il y a « probablement des centaines de milliers de citoyens qui ne payent pas les impôts ».
Le ministre a responsabilisé sur ce volet, l’administration fiscale en déclarant que « cela ne veut pas dire que les gens fuient les impôts, mais simplement parce qu’ils n’ont pas été rapprochés et recouvrés ».
Eventualité d’ouverture du capitale des banques publiques
Le ministre des Finances et ancien gouverneur de la Banque d’Algérie n’a pas écarté l’éventualité d’ouvrir le capital des cinq grandes banques publiques aux investisseurs. Selon le ministre, « il y a aucun tabou dans la réforme bancaire ».
Benabderrahmane avoue et confirme que les banques nationales constituent un frein au développement de l’économie algérienne.
Les chantiers des réformes dans la finance du pays n’ont pas de limites. Le ministre qui voulait dire qu’il y a « une Algérie nouvelle qui se dessine » a déclaré qu’il y a eu des pratiques dans le passé, où nos banques ont été réduite à un état de tiroir caisse ». Malgré les efforts de réformes dans ces banques, la stagnation de la pratique bancaire a duré longtemps. Et comme solution, le ministre a parlé d’un « recours à l’innovation et d’implémentation des systèmes de gouvernance qui permettront l’éclosion de la bonne volonté ».
Le ministre regrette que l’Algérie se classe dernière dans l’inclusion financière. « Les banques nationales sont des « banques à réseaux », elles sont loin des normes internationales. On est classé dernier de la région dans ce volet. Nous avons à peine 1600 agences alors que les pays voisins nous ont dépassé de quatre fois de plus », a-t-il souligné.
Le ministre donné l’exemple de la commune de Messaad dans la wilaya de Djelfa, une localité à 300 000 habitants sans aucune agence bancaire. « impossible de faire une inclusion financière avec une disparité pareille », regrette le ministre.