Le nouveau cahier des charges relatif aux industries de montage automobile exige des constructeurs de faire de l’emboutissage localement.
Après avoir déclaré que les usines de montage automobile font de « l’importation déguisée », le Ministre de l’Industrie, Mahadjoub Bedda, a engagé une équipe d’expert pour réformer le cahier des charge relatif à ce secteur. L’enjeu, pour lui, est d’exiger plus d’intégration et moins d’importation, afin de permettre aux usines en question de survivre sans vider les caisses de l’Etat et de générer, à terme, une valeur ajoutée. « Parmi les exigences contenues dans le nouveau cahier des charges en cours d’élaboration, il y a l’emboutissage que les investisseurs devraient faire localement et l’obligation pour eux de ramener des équipementiers au démarrage de leur projet », nous apprend une source proche du dossier. Ainsi donc, on peut s’attendre à ce que Fiat Chrysler qui tient à s’installer n Algérie comme l’a officiellement exprimé l’ambassadeur d’Italie à Alger, ramène dès le départ, un ou plusieurs équipementiers. C’est naturellement inévitable puisque Mahdjoub Bedda a tenu à mettre les choses au clair en informant la partie italienne que « ce projet ne pourrait passer à une étape concrète qu’après la finalisation du nouveau cahier des charges qui régit cette activité. » Autrement dit, au minimum, faire de l’emboutissage sur place et ramener un ou plusieurs équipementiers.
Reprendre GM&S
L’emboutissage, c’est la mise en forme de la tôle, soit la fabrication de la carrosserie. L’opération n’est pas tout dans l’industrie automobile. Plus de dix métiers interviennent dans le montage d’une seule voiture de plus de 30 000 pièces différentes, mais elle représente, entre autres éléments, une étape importante dans le lancement du secteur en Algérie, du moins en ces débuts. Le ministère de l’Industrie y pense, tant mieux. Toutefois, il ne suffit pas d’inscrire cet élément dans le nouveau cahier des charges ; il faut le faire et, dans ce sens, une grande opportunité se présente. Il s’agit de la reprise de GM&S, sous-traitant automobile spécialisé dans l’emboutissage, en Creuse, en France. Cette entreprise est à l’arrêt depuis le mois de mai de l’année en cours. Son principal client, c’est l’usine PSA de Poissy (Yvelines). Les commandes de celui-ci ont baissé et, avec 279 salariés et sans plan de charges conséquent, elle se trouve en faillite. Placée en redressement judiciaire depuis, elle cherche un repreneur. L’Algérie peut la reprendre et alimenter les différentes usines de montages qui y poussent. C’est même un gage de bonne volonté pour Mahdjoub Bedda qui se dit résolu à mettre fin à « l’importation déguisée ». Car, après les différents quiproquos ayant marqué le secteur depuis l’installation de Renault en Algérie, la branche automobile ne bénéficie d’aucun crédit auprès de la population. Elle est considérée plus comme « un caprice politique » que comme une vraie volonté d’industrialisation.