Passe d’arme entre le Syndicat des pharmaciens d’officine (Snapo) et le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), suite à la volonté du gouvernement de transférer l’Agence nationale des produits pharmaceutiques du ministère de la Santé vers celui du ministère de l’Industrie pharmaceutique.
La décision du gouvernement de rattacher l’Agence nationale des produits pharmaceutiques au ministère de l’Industrie pharmaceutique n’est pas du goût du Syndicat des pharmaciens d’officine (Snapo) qui a regretté dans une lettre ouverte adressée au président Tebboune, la décision « injustifiée » prise par le gouvernement. « Rien ne justifie de réviser une question fondamentale et déterminante pareille, consacrée dans la loi sanitaire, la loi 18-11, qui a nécessité plus de 33 ans de concertation, de débats, et de préparation pour se voir aboutir », juge le Snapo.
D’autant que pour le Snapo « L’agence du médicament est une autorité de régulation sanitaire et pharmaceutique au sens le plus large, et ne doit absolument pas être liée exclusivement et uniquement à l’industrie pharmaceutique », estime le syndicat qui craint une dépendance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques « si elle est placée sous la tutelle de l’industrie »
De son côté le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) a moyennement apprécié les critiques du Snapo et a tenu à le faire savoir. « Le Conseil national de l’ordre des pharmaciens, (…), condamne fermement les manœuvres, déclarations, publications visant à contrecarrer les réformes engagées par le Gouvernement algérien pour le développement de notre pays et notamment du secteur Pharmaceutique », écrit le CNOP dans son communiqué du 10 Août et de rappeler que « l’ensemble » des acteurs du secteur avaient salué la création d’un ministère délégué, puis d’un ministère de l’Industrie pharmaceutique.
Le Snapo va un peu plus loin et n’hésite pas à accuser certains acteurs du secteur de chercher à torpiller la décision du gouvernement pour « préserver leurs intérêts, ou leurs positions sans se soucier de l’avenir de la profession et du pays», accuse t-il dans le communiqué.
Salim Mesbah