Inédit en Algérie, SGA lance le financement durable bonus-malus - Maghreb Emergent

Inédit en Algérie, SGA lance le financement durable bonus-malus

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El Kadi Ihsane

 Le groupe Lafarge Holcim Algérie va employer ce crédit à réduire les émissions de CO2 sur son site de M’Sila

 Un financement dont le taux d’intérêt peut varier de 10 points de base par an en fonction de la réalisation des objectifs de réduction d’émission de carbone qu’il soutient, c’est la formule inédite lancée sur le marché bancaire à Alger ce mardi soir au siège de l’agence SGA de Sidi Yahia. Société Générale Algérie et le groupe Lafarge-Holcim Algérie ont signé « un partenariat financier responsable » avec une convention de crédit d’un nouveau type portant sur 1,4 milliard de dinars. Nicolas George le représentant du groupe Lafarge Holcim Algérie , a expliqué lors de la cérémonie de signature que le crédit sera employé à traiter la cimenterie de M’Sila , l’une des plus importantes en Afrique, « afin d’y réduire par différents procédés les émissions des gaz à effet de serre »  Julien Sterenzy  le président du directoire de Société Générale Algérie a expliqué les ressorts de l’engagement de la banque dans les deux axes de financeme durable et de la finance verte. « C’est la politique du groupe à l’échelle mondiale. Et même si les contraintes de la régulation n’existent  pas encore en Algérie au sujet de l’émission carbone, nous nous inscrivons dans une évolution globale qui va s’imposer partout ».

Julien Sterenzy a évoqué les engagements  de SGA  dans le financement des activités « classiques » parmi ses clients en Algérie « avec des objectifs de  mise en conformité environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) avec les lignes de référence de Société Générale en la matière. Le partenariat avec Lafarge-Holcim Algérie entre dans ce cadre ». Dans un contexte mondial devenu plus sensible à l’enjeu climatique, les banques cotées en bourse comme Société Générale subissent de plus en plus une pression de marché relative à leur exposition aux activités à forte empreinte carbone. « Société Générale a cessé de financer les projets dans le charbon par exemple » a affirmé le président du directoire de SGA pour illustrer son propos de « revoir le portefeuille des partenaire de la banque » en fonction de leur évolution vers la conformité  ESG.

 SGA veut également renforcer son engagement dans la finance verte  en Algérie. Inévitablement le thème de l’appel d’offre ses 1000 mégawatt  Solar a pris une place particulière dans l’échange avec la presse présente à la cérémonie (voir article dédié)

Pas d’impact sur le prix du ciment

 Pour bénéficier de ce nouveau type de financement durable avec un bonus-malus,  il faut s’engager sur des objectifs quantifiables de réduction de l’intensité carbone dans son activité. Dans le cas de la cimenterie de M’sila, il s’agira  pour le groupe  Lafarge-Holcim Algérie de réduire chaque année de 10 kg de carbone émise par tonne de ciment produite « ce qui est un effort ambitieux » a précisé Nicolas George.  Un cabinet d’audit indépendant est engagé pour mesurer la réduction de l’empreinte carbone à M’Sila d’année en année. Le directeur de la banque d’investissement de SGA, Fouaz Sid , a expliqué que si le résultat n’était pas atteint le taux d’intérêt du crédit allait  augmenter de 0,1% (Malus), à l’inverse il diminuerait de 0,1% s’il était atteint, toujours selon l’évaluation du bureau d’Audit.  Le représentant du groupe Lafarge Holcim en Algérie a soutenu que cet investissement dans la décabornation n’allait pas impacter les couts de production du ciment en bout de chaine  « nous  vendrons nos produits au même prix avec une intensité carbone plus faible » a -t-il déclaré. Nicolas George a également affirmé qu’en l’absence d’un crédit carbone en Algérie, ce n’est pas la motivation d’en bénéficier qui est à la source de son vaste programme de réduction des émissions de ses cimenteries en Algérie (principalement M’sila, Oggaz, et Biskra) : « Il s’agit d’une orientation mondiale du groupe Holcim Lafarge. Nous l’appliquons en Algérie car le marché carbone va englober tous les pays. Nous sommes d’ailleurs heureux d’être les premiers au sein du groupe dans le monde ,à avoir trouvé un partenaire financier local pour nous accompagner dans notre programme de développement durable ».  

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