Les investissements directs étrangers (IDE) en provenance des pays du Golfe ont atteint un niveau significatif en Algérie, totalisant 2,1 milliards de dollars à la fin de l’année 2022. Cette performance positionne les nations du Golfe au quatrième rang des investisseurs étrangers dans le pays nord-africain, selon les données récemment publiées par le service économique régional de l’ambassade de France en Algérie.
Les Émirats Arabes Unis se distinguent comme le principal investisseur de la région, avec un apport de 661 millions de dollars. Leurs investissements couvrent des secteurs stratégiques tels que l’assemblage de véhicules militaires, l’énergie et la logistique. Mubadala Energy, entreprise émiratie, détient notamment des participations importantes dans l’exploitation des hydrocarbures algériens.
Le Qatar occupe la deuxième position avec des investissements s’élevant à 431 millions de dollars, principalement orientés vers la transformation des métaux et les télécommunications. Un projet ambitieux dans le secteur agroalimentaire visant à développer une production laitière dans le Sahara algérien témoigne de l’engagement qatari dans le développement économique du pays.
L’Arabie Saoudite, avec 214 millions de dollars d’investissements, concentre ses efforts sur les secteurs pharmaceutique et agroalimentaire, notamment à travers la construction d’usines de médicaments et la commercialisation d’huiles alimentaires.
Les autres pays du Golfe, tels que le Koweït, le Bahreïn et le Sultanat d’Oman, ont également marqué leur présence avec des investissements respectifs de 317, 220 et 221 millions de dollars, principalement dans les domaines bancaire, assurantiel et pétrochimique.
Par ailleurs, les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays du Conseil de Coopération des États Arabes du Golfe (CCEAG) ont connu une croissance exponentielle depuis 2004, avec une multiplication par 28 des ventes du Golfe vers l’Algérie. En 2022, ces échanges ont atteint environ 2 milliards de dollars, portés essentiellement par les exportations saoudiennes et émiriennes.
Cependant, malgré cette progression, la part de marché des pays du Golfe en Algérie reste relativement modeste, oscillant entre 2,5% et 6% depuis le milieu des années 2010. Les exportations algériennes vers ces pays, principalement composées d’hydrocarbures, ont connu une baisse significative, passant de 475 millions de dollars en 2019 à seulement 66 millions en 2022.
Il est à noter que les relations de l’Algérie avec certains pays du Golfe, notamment le Qatar, demeurent particulièrement dynamiques. Le Qatar est impliqué dans deux projets majeurs en Algérie : une unité de production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar, en partenariat avec la société Baladna, et un hôpital algéro-qatari-allemand à Alger, pour des investissements respectifs de 3,5 milliards et 290 millions de dollars.