Plus de 50 dossiers d’investissement étrangers (IDE) se trouvent actuellement bloqués au niveau de l’Agence Nationale de Développement de l’Investissement (ANDI), a-t-on appris auprès d’un cabinet de consulting basée à Alger.
En effet, ces dossiers émanant d’investisseurs de différentes nationalités (Chine, France, Espagne, Syrie, Egypte, Grande Bretagne…) auraient été réceptionnés entre 2020 et 2021. Le montant global des projets potentiels est estimé à quelque 40 millions de dollars.
Selon notre interlocuteur, la causes principales de ces blocages sont toujours liées à la règle 51/49, qui théoriquement n’est plus en vigueur, et ce même après la définition des secteurs non stratégiques, ne nécessitant plus le recours à un partenaire local détenant au moins 51% du capital de l’entité créée.
Dans le même sillage, notre source nous explique : « Nous avons des clients chinois qui sont prêts à créer des entreprises dans l’immédiat, notamment dans le segment de la transformation du plastique, pour peu qu’on ne leur dise plus que le 51/49 est en vigueur ». Et d’ajouter : « Notre cabinet de conseil et d’études en investissement a fait le suivi de plus de 10 dossiers, et à ce jour aucune réponse de l’ANDI ne nous parvient, vu que tous les IDE doivent passer par l’Andi, qui exige une étude technico économique complexe pour une durée de 10 à 14 ans de prévision. A chaque chois qu’on va à l’ANDI pour avoir des les réponses, on nous donne d’autres démarches à effectuer, ce qui veut dire une façon de bloquer les investisseurs étrangers. »
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Et alors que les prérogatives de Conseil National de l’Investissement sont gelées, en attendant la promulgation de la nouvelle loi sur les Investissements, dont les grandes lignes ont été dévoilées, l’ANDI et le CNI devraient subir un lifting, comme le prévoit le nouveau texte. Mais en attendant, les experts appellent à la création d’un organisme « Ad-hoc » pour prendre en charge d’éventuels dossiers d’IDE, qu’ils soient nouveaux ou anciens. » Il faut créer un bureau de conseil et supervision de l’investissement, à caractère privé et non étatique, afin de gérer, superviser et dénoncer les entraves qui bloquent l’investissement et la relance économique. » Propose, Mohamed Sayoud, Directeur du cabinet Invest Design Consulting.
Sur le plan du foncier industriel, Mohamed Sayoud pointe du doigt l’échec patent, selon lui, de l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (ANIREF), dont le rôle est la promotion de l’offre foncière et immobilière nationale destinée à l’activité économique aux investisseurs et l’observation du marché foncier et de l’immobilier destinés à l’activité économique, entre autres.
L’expert s’étonne qu’après l’affaire des 290 milliards de dinars sur 7 ans pour la création vaine de 50 zones industrielle, révélée dans un rapport de la Cour des comptes datant de 2020, l’on s’obstine à remettre en scelle cette institution en lui confiant de nouvelle missions du même acabit. Et pour cause, en février dernier, un projet de fusion de deux organismes existants, à savoir l’ANIREF et Divindus Zones Industrielles, entité chargée de la gestion des zones industrielles et zones d’activités, relevant du Groupe des industries locales (Divindus), devrait donner naissance à Office national du foncier industriel (ONFI), une autre entité ayant plus ou moins les mêmes prérogatives, et dont le rôle serait de « mettre en synergie le capital expérience, les moyens humains et matériels des deux organismes ».
Pour rappel, l’Algérie n’a, officiellement, enregistré aucun IDE depuis 2020. Selon le rapport sur les IDE publié par la CNUCED en juin dernier, l’Algérie affiche une baisse de 19% en 2020, équivalant à seulement 1,1 milliard de dollars de flux entrant.
A noter qu’après avoir sollicité le service IDE de l’ANDI, celui-ci a déclaré ne pas être en mesure de s’exprimer. « Seule la Direction générale est habilitée à vous répondre », nous a-t-on rétorqué.