Dans un contexte de forte concurrence régionale, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) engage la deuxième phase de ses réformes. Cette nouvelle étape, centrée sur l’optimisation du guichet unique et la refonte de la distribution du foncier industriel, intervient alors que l’Algérie peine à suivre le rythme de ses voisins en matière d’attraction des investissements.
Si l’AAPI affiche des résultats encourageants avec 11 076 projets enregistrés depuis 2022 pour une valeur de 4 450 milliards de dinars, dont la moitié en cours de réalisation, ces performances restent en deçà des standards régionaux. Le Maroc, particulièrement dynamique, enregistre une progression de 46,8% des IDE en 2024, pendant que l’Égypte consolide sa position de leader avec 40 milliards d’euros d’investissements captés.
Face à cette compétition intense, l’Agence déploie une stratégie ambitieuse pour lever les obstacles persistants. La question foncière, avec un besoin annuel de 5 000 hectares aménagés, figure parmi les priorités. L’AAPI se projette avec l’objectif de concrétiser 20 000 projets d’investissement sur cinq ans, un pari qui exige une refonte profonde des procédures administratives.
La présence européenne reste particulièrement faible en Algérie, avec seulement 27 projets totalisant 2,5 milliards de dollars, un chiffre qui contraste avec les 3 300 entreprises européennes implantées en Tunisie. L’abrogation de la règle 49-51% n’a pas encore produit les effets escomptés, suggérant que l’héritage protectionniste continue d’affecter l’attractivité du pays.
Cette accélération des réformes par l’AAPI représente un tournant décisif. La réussite de cette phase dépendra de l’exécution rapide des mesures annoncées, particulièrement l’opérationnalisation du guichet unique et la transparence dans l’attribution du foncier. L’enjeu est de taille : réduire l’écart avec les pays voisins tout en capitalisant sur le potentiel économique considérable de l’Algérie.
L.N