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Issad Rebrab, PDG du groupe Cévital : « il n’y a aucune pénurie de sucre »

Par Yazid Ferhat
septembre 23, 2015
Issad Rebrab, PDG du groupe Cévital : « il n’y a aucune pénurie de sucre »

 

Pour la seule journée du 17 septembre, Cévital a livré 5 995 tonnes de sucre alors que les besoins du marché national sont évalués à 3 500 tonnes par jour.  

 

 

Selon Issad Rebrab, PDG du groupe agroalimentaire Cévital, il n’y a aucune pénurie de sucre contrairement à ce qui est véhiculé ici et là. Mieux, le groupe est en train d’inonder le marché de ce produit. « Pour la seule journée du 17 septembre, nous avons livré 5 995 tonnes de sucre alors que les besoins du marché national sont évalués à 3 500 tonnes par jour », déclare Rebrab dans un entretien à TSA. « Nous avons constaté qu’il n’y a eu aucun problème d’approvisionnement à l’ouest et au centre du pays.  À l’est, nous avons enregistré une demande plus importante que d’habitude dans les wilayas qui se trouvent sur les frontières avec la Tunisie et la Libye », a ajouté M. Rebrab. Pour lui, l’Algérie a été confrontée à la même situation en 2013 avec le printemps arabe en Libye, laissant clairement entendre qu’une partie du sucre livrée sur le marché a traversé les frontières. Pour y remédier, Cévital  a livré d’avantage de sucre au niveau de ces régions. Et le président directeur général du premier groupe agroalimentaire algérien de faire le parallèle avec les révoltes de 2011. « Beaucoup de gens croyaient qu’il y avait une pénurie de sucre et de l’huile alors que ça n’a jamais été le cas. En 2011, les services du (ministère) du Commerce, la gendarmerie et le fisc avaient créé une brigade. Celle-ci était partie contrôler les grossistes. Elle avait alors saisi toute marchandise dont les propriétaires ne disposaient pas de factures. Les grossistes s’étaient alors donnés le mot et avaient baissé rideaux. Un anneau de la chaîne de distribution a été rompu. Les épiceries et les superettes n’étaient donc pas alimentées alors que nos distributeurs n’arrivaient pas à vendre leurs marchandises », a expliqué Rebrab.

 

Le discours du gouvernement et la réalité du terrain : le grand fossé 

Sur un autre plan, Rebrab met en avant le « très grand fossé » entre le discours du gouvernement et la réalité du terrain. Selon lui, plusieurs sociétés sidérurgiques internationales ont contacté son groupe en vue de délocaliser leurs activités en Algérie ou vers le Maroc. « On les a convaincus de choisir l’Algérie. J’ai contacté un wali et lui ai présenté le projet qui devrait créer 5 000 postes d’emploi et faire passer notre pays du stade d’importateur à celui d’exportateur pour les produits sidérurgiques. J’ai demandé un site de 150 hectares pour loger tout le projet. Au départ, il m’avait donné son accord. Il m’avait demandé d’envoyer mes collaborateurs. Ces derniers se sont déplacés. On leur a dit que le terrain n’était pas encore déclassé, que le dossier doit être envoyé au Premier ministère et qu’on ne peut pas leur donner 150 hectares mais 25, 30 ou à la limite 50 hectares. Je recontacte le wali qui m’a affirmé : « Je n’y peux rien. Si vous voulez débloquer la situation, vous voyez avec le Premier ministre’’ ». Le PDG de Cévital se dit extrêmement surpris que les décideurs gèrent la pénurie du foncier industriel au lieu de gérer l’abondance. « D’un côté, ils (les décideurs) réunissent les walis pour leur dire, selon ce que j’ai lu dans la presse : on vous donne les pleins pouvoirs, développez vos régions, vous serez notés sur le nombre d’emplois crées et l’attractivité de votre région pour les investisseurs. D’un autre côté, il n’y a aucune prise de décision possible ».

 

« Il n’a jamais été question de vendre Cévital »

A la question si son groupe était visé par les rumeurs de rupture de sucre, Issad Rebrab affirme ne pas le savoir. Mais il nie de manière formelle toute volonté de vendre des parts de son groupe, comme certaines rumeurs le font croire. J’ai lu récemment un article indiquant (…) que j’étais en négociation avec les Chinois pour vendre 49% des parts de Cévital. Pourquoi je vais penser à vendre un fleuron comme Cévital à un étranger ou à des étrangers ? Dans tous les cas, il n’a jamais été question de vendre Cévital. Et si je voudrais le mettre en vente, je le ferais via la Bourse d’Alger car je considère que Cévital est, et restera, un patrimoine national ! », a affirmé Issad Rebrab.

 

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