Les migrants tunisiens protestent contre leur expulsion forcée réclament leur droit de circulation.
Des immigrants clandestins Tunisiens détenus dans un centre de rétention pour migrants sur l’île de Lampedusa (Italie) ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur expulsion forcée. Ces migrants tunisiens, originaires de Redeyef (Gafsa) ont expliqué, dans une lettre envoyée au Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), les raisons qui les ont poussés à émigrer en Italie.
«Devant les défaillances économiques et sociales des politiques de notre pays, l’abandon de l’Etat de ses obligations et l’échec politique à l’échelle locale et internationale, nous avons dû abandonner notre rêve de 2008 (en référence à la révolte du bassin minier de Gafsa, NDLR) d’un Etat démocratique qui garantit la liberté, la dignité et la justice sociale. Et malgré notre fierté envers notre pays et de son peuple, nous devions surmonter le danger de la migration non réglementaire en direction du nord-ouest de la Méditerranée, cette route devenue dangereuse à cause des politiques migratoires européennes, qui ferment les frontières devant nos rêves et nos ambitions de tenter une nouvelle expérience d’une manière légale », ont-ils indiqué dans leur lettre.
Des conditions humanitaires difficiles
Ils ont, par ailleurs, indiqué qu’ils sont menacés d’expulsion et qu’ils vivent dans des conditions humanitaires difficiles dans un centre d’hébergement pour migrants à Lampedusa. «Nous annonçons notre entrée en grève de la faim pour réclamer notre droit de circuler librement et pour protester contre l’expulsion forcée. Nos rêves ne sont pas différents de ceux de la jeunesse européenne, qui jouit d’une liberté de mouvement dans notre pays et ailleurs à la recherche d’autres expériences», écrivent-ils dans leur lettre, tout en demandant le soutien des «personnes libres qui défendent l’existence d’un autre monde où dominent les valeurs universelles et la solidarité».
S’adressant ensuite aux Européens dont ils espéraient un meilleur accueil, ils ont lancé en conclusion: «tandis que votre argent et vos biens circulent librement dans nos pays d’origine, vous emprisonnez nos rêves derrière vos murs».