L’ancien P-DG de Renault-Nissan Carlos Ghosn, a dénoncé ce mercredi, lors de sa première apparition publique à Beyrouth depuis sa fuite du Japon, un coup monté contre lui.
« Je n’ai pas fui la justice, j’ai fui l’injustice et la persécution », a rappelé Ghosn à plusieurs reprises lors de la conférence de presse. Il a souligné que sa fuite était « la décision la plus difficile qu’il devait jamais prendre » pour éviter de se retrouver dans l’engrenage d’une machine judiciaire « inhumaine » et « anachronique ».
Ghosn a promis lors de la conférence de presse, de fournir des documents prouvant son innocence. Il n’a pas cessé d’affirmer qu’il a été victime d’un « complot » préparé par Nissan, avec la complicité des autorités japonaises, pour l’écarter de son poste.
Selon lui, son arrestation a grandement desservi l’alliance formée par les géants de l’automobile japonais et français.
« La valorisation de Nissan depuis mon arrestation a baissé de plus de 10 milliards de dollars. Ils ont perdu plus de 40 millions de dollars par jour pendant cette période (…). Ce n’est pas mieux pour Renault, parce que la valorisation de Renault a baissé, depuis mon arrestation, de plus de cinq milliards d’euros, ce qui signifie 20 millions d’euros par jour », a-t-il avancé.
Concernant son évasion du Japon, Carlos Ghosn a souhaité ne pas fournir aucun détails. « Je ne suis pas là pour vous raconter comment je suis parti du Japon », a déclaré Ghosn dès les premiers instants de sa prise de parole. Il n’a pas non plus mentionné le nom des personnes qui l’auraient aidé à fuir le Japon.
Carlos Ghosn, 65 ans, qui fait l’objet de quatre inculpations au Japon, a été interpellé en novembre 2018 à la descente de son jet au Japon. Il a été libéré sous caution en avril 2019, au terme de 130 jours d’incarcération.Assigné à domicile, il avait interdiction de quitter le Japon dans l’attente de son procès mais aussi de contacter son épouse Carole, visée par un mandat d’arrêt japonais pour faux témoignage.